Portrait Laurent Silvestri « Je ne suis pas un manager. Je suis un marketeux. Dans le channel et l’indirect, le travail paye. Le mauvais te détruit. » le souhait de combiner harmonieusement tous les compartiments de sa vie, à la fois professionnelle et familiale ? En tout cas, Laurent Silvestri aborde ce qui demeure à jour son grand-oeuvre : la création d’OpenIP. La volonté de construire Au milieu de la décennie 2000, la folle période de la nouvelle économie et de la bulle internet a déjà explosé. Elle a entraîné dans sa chute les grandes valeurs de la cote. Après le boom, le boum ! L’économie numérique fait alors …Harlem Spirituals en tant que commercial, de restructuration et de développement, place à la sagesse en gardant cependant et le voilà versé dans la promotion des activités organise un RES, quitte ses différents postes un dynamisme intact : cela tombe bien, autour du gospel et du jazz. Une expérience forte, quand il en a assez, et passe à la suite. c’est le cas de Laurent Silvestri. Encore une à une époque où Harlem est loin d’avoir entamé Ce n’est plus de la témérité, c’est de l’audace. intuition à moins que ce soit la baraka. Très vite, sa « gentrification », pour reprendre le terme On le remarque. C’est en 2005 que tout change. il perçoit le potentiel de la téléphonie IP dans new-yorkais. C’est là qu’une chose incroyable Et cette fois, durablement. Fini les « one-shots » le cloud et des communications unifiées. se produit. « Un jour, à New York, je tombe sur plus ou moins aboutis, le métier cent fois remis Voilà pour la technique, mais l’aspect business des copains de Châteauroux. En fait, ils viennent sur l’ouvrage. Est-ce le souci de stabilité n’est pas oublié : le channel, le management, me chercher ! On dîne, on discute. Et ils me qui l’anime, après une jeunesse à cent à l’heure ? le marketing et l’accompagnement sont plus que convainquent, sans que je m’y attende, mais sans Ou bien la volonté de construire quelque chose jamais à l’ordre du jour. Des maîtres mots qui grande difficulté non plus. C’est décidé : je rentre de pérenne ? Ou alors, tout simplement, lui seront bien utiles quand viendront les temps avec eux. » Sitôt dit sitôt fait, Laurent Silvestri difficiles : par exemple, en 2008-2009, lorsque est dans l’avion. « Au retour en France, je fais pas la crise financière se transformera en dépression mal de petits jobs – serveur, par exemple. économique dans le monde de l’IT et de l’IP. … Mais surtout, j’observe avec intérêt la vague de déréglementation des télécoms qui s’amplifie, car je possède des atouts dans ce domaine : avec le démantèlement d’AT&T et ses conséquences, c’est-à-dire la multiplication des Baby Bells, j’ai vécu ce mouvement aux États-Unis. Cela me donne une longueur d’avance à mon arrivée en France. J’entre chez Directline, qui vient de se crée r. Au bout de six mois, je suis le meill cial. » Suit eur commer une cascade d’expériences, essentiellement dans le domaine des télécoms et des réseaux. Il est de plus en plus diversifié avec l’ouverture progressive de la concurrence sur le territoire français. Impossible de suivre Laurent Silvestri dans toutes ses aventures – une biographie complète n’y suffirait pas. On le quitte comme à regret, faute de place, faute de temps, faute de tout. Pourtant lui sait où il va. Sans relâche, avec une maestria toujours risquée mais subtilement maîtrisée, il effectue des missions 18 E.D.I N°75 | février 2018