Quantique Futur Dossier Pleins feux sur La révolution quantique D-Wave continue de faire des vagues mesuré vaudra donc bien au final À chaque fois qu’on évoque l’informatique quantique, D-Wave 0 ou 1 et non plus la probabilité revient sur le devant de la scène. d’une de ces deux valeurs, Et pour cause, cette entreprise la mesure supprimant le doute, canadienne est la seule à ce jour mais supprimant aussi le qubit à commercialiser des ordinateurs qui deviendra alors… un bit. quantiques. Mais pour beaucoup Retarder voire empêcher la d’observateurs, ils n’ont de transformation d’un qubit en un bit, quantiques que le nom, et leurs prix c’est-à-dire d’un état physique sont loin d’être subatomiques quantique à un état physique puisqu’ils atteignent les 15 M$ classique est un des défis les plus au catalogue (avec des clients prestigieux tels Lockheed Martin difficiles que les scientifiques ont ou Google). Le dernier modèle sorti à relever pour concevoir un en 2016 est annoncé commet ordinateur quantique fonctionnel. disposant de 2 000 qbits ce qui lui Ce passage du quantique donnerait une puissance de calcul au classique est ce qu’on appelle quasi… incalculable. Problème, la décohérence, un phénomène les tests sont loin de donner des générant de nombreuses théories résultats concluants et le doute et qui recèle les clés pour s’instille. Surtout quand on constate comprendre comment les objets qu’Intel vient de sortir son premier de notre univers qui obéissent prototype de processeur quantique avec « seulement » 17 qbits et à des lois physiques connues, qu’IBM a juste validé un prototype observables et prédictibles peuvent à 50 qbits. être constitués de particules subatomiques qui, elles, sont fondées sur des lois physiques chercheurs anglo-canadienne quantiques qui semblent aléatoires. de l’université d’Oxford est ainsi Pour empêcher la décohérence, une parvenue à maintenir un état des parades consiste à faire évoluer quantique pendant trente-cinq intrication, on ne peut donc pas l’ordinateur quantique dans un état minutes à 25 °C en utilisant dupliquer la valeur probable thermique proche du zéro absolu des atomes de phosphore. Si la d’un qubit sur un autre qubit (0 °K ou - 274,15 °C). Efficace décohérence est encore un frein à car cela impliquerait de connaître mais irréaliste à grande échelle. l’essor de l’informatique quantique, cette valeur et donc d’annihiler L’autre solution consiste à trouver une autre propriété de la physique l’état quantique pour entrer des matières résistant mieux à la quantique pourrait au contraire en en décohérence. Or le principe de décohérence. En décembre 2013, être un vrai catalyseur : l’intrication. l’informatique réside justement par exemple, une équipe de Elle implique que les états dans la capacité à copier et quantiques de deux objets intriqués dupliquer des données, c’est (des particules, en l’occurrence) pourquoi l’informatique quantique, « La recherche ne peuvent pas être séparés l’un de quand bien même elle serait en informatique l’autre, alors même que les objets au point, n’aurait pas les mêmes en question sont spatialement cadres applicatifs que celle que quantique est séparés, même par de grandes l’on connaît. Dans l’informatique plus développée distances. C’est une caractéristique classique, on traite énormément différente de la superposition de données mais on leur fait subir en Europe qu’aux quantique exploitée dans le cadre assez peu de calculs. En quantique États-Unis » » de la première visioconférence en revanche, très peu de données quantique entre la Chine et sont en jeu mais la puissance de l’Autriche. On entre alors dans calcul est démultipliée. À tel point Eleni Diamanti, vice- des champs d’application qui que certains y voient aussi un risque présidente du Paris Centre fleurent bon la science-fiction pour la blockchain et donc les comme la téléportation quantique. cryptomonnaies dont les protections for Quantum Computing Avec le problème que malgré cette pourraient voler en éclat. n (Source : La Croix) Suite du dossier p. 84 mars 2018 | E.D.I N°76 83