cœur de métieravis d’expertnouveautech 134136014var & esn Chronique Le rebond du cloud Il est loin, le temps où le cloud effrayait : la dématérialisation de l’informatique, des réseaux et des télécoms était censée faire disparaître les intermédiaires, qu’il suffirait de se brancher à une prise universelle, et que « le reste serait donné par surcroît », comme il est dit dans la Bible. Selon ce schéma virtuel, les VAR, intégrateurs et sociétés de services étaient voués à une fin certaine. Or, rien de tel ne s’est produit. Au fil des ans, les intermédiaires à valeur ajoutée ont retrouvé une nouvelle jeunesse : technologies, usages et métiers dérivés de l’informatique à la demande sont légion. Cette heureuse surprise se vérifie aussi en amont. En effet, les éditeurs de logiciels, en particulier les plus anciens et les plus gros, sont littéralement propulsés par le cloud. Exemple. Selon le cabinet Synergy Research, sur les cinq éditeurs qui réalisent à eux seuls la moitié des ventes de logiciels cloud, quatre sont des pionniers : Microsoft, Adobe, Oracle et SAP. Microsoft a même ravi à Salesforce le titre de premier éditeur cloud. Et ce n’est pas fini : les acteurs cloudifiés, largement commercialisés en indirect, se battent pour la suprématie mondiale, avec, il est vrai, le concours de la croissance externe. Ainsi SAP met la main sur Concur, spécialiste de la gestion des voyages, tandis qu’Oracle avale NetSuite, éditeur de suites dans Pierre-Antoine Merlin le CRM et l’ERP. De quoi bâtir de véritables forteresses logicielles. Pour le channel français, l’un des plus rédacteur en chef adjoint actifs en Europe, le cloud est passé du statut peu enviable de repoussoir à celui de mal nécessaire, avant pamerlin@edi-mag.fr de s’imposer comme facteur de progrès. On a connu des retournements de situation plus désagréables. novembre 2018 | E.D.I N°83 133