VENT D’ÉCOLOGIE ET AIR DE RÉBELLION S i les Gilets jaunes ne jurent que par le fonctionnement des centres de traitement la baisse du prix des carburants à la de données, dont le nombre est en extension pompe, une fraction de la population rapide. Bien que les performances de ces data plus significative encore en appelle à un réveil centers s’améliorent, la quantité d’électricité écologique. C’est le cas de la jeune génération. dont ils ont besoin a presque triplé au cours Pour preuve, un manifeste signé fin 2018 des cinq dernières années. En 2025, ils devraient par près de 25 000 étudiants de grandes écoles consommer à eux seuls 1 000 TWh, c’est-à-dire demande de « placer la transition écologique l’équivalent du onzième rang dans le classement au cœur de notre projet de société ». Leur souci mondial de la consommation d’électricité de l’écologie n’est pas à prendre à la légère. par pays. Sous la pression de cette jeunesse, Car ces recrues de demain déclarent qu’elles consciente des risques climatiques, il faudra que se tourneront « vers les employeurs qu’ [elles les entreprises high-tech redoublent d’efforts estimeront] en accord avec [ses] revendications ». pour réduire leur impact environnemental afin Le problème pourrait se poser dans l’IT, de séduire les talents au risque d’une pénurie Thierry Bienfait puisqu’il est l’un des plus énergivores, avec d’huile de coude. Rédacteur en chef adjoint 1 500 térawattheures annuels au compteur. tbienfait@edi-mag.fr Pis, le numérique devrait consommer à lui seul 20 % de la production mondiale d’électricité d’ici à 2025, prévoit l’institut d’études Digital Power Group. Déjà, les réseaux 4G consomment 60 fois plus que les réseaux 2G. Et les chiffres sont encore plus astronomiques concernant avril 2019 I numéro 87 I edi-mag.frI 51 EUQINORHC