Portrait Alexandre Brousse, insatiable et passionné « Quand on a l’avantage, on pousse cet avantage. Ce changement dont on parle tout le temps, il faut le mettre en place quand ça marche, et non quand cela ne marche plus. » …mouvement. Une histoire de longue haleine. toujours se relancer en interne, et non progresser C’est la somme des talents. Plus exactement, « Ma première expérience professionnelle, c’est en crabe, au gré des opportunités, en faisant du c’est l’harmonie des talents. En fait, nous sommes un stage effectué en 1998, alors que j’ai vingt ans. cherry picking au gré des acteurs de l’industrie ? une startup qui évolue dans un énorme groupe. » Et c’est déjà chez Dell ! J’y reviendrai plus tard Très simple : il possède tout ce qui lui faut en Il poursuit joliment : « J’aime bien maîtriser mon et continuerai d’ytravailler. Passi courant dans interne. « Chez Dell, on nous laisse prendre des environnement. C’est vrai à court terme, c’est vrai notre écosystème. » Pourtant, la société change. risques. On ne doit pas qu’exécuter. L’innovation à long terme. Ainsi, dans le channel, je pense qu’on Au début, Alexandre Brousse s’attache à ce qui et la créativité sont encouragées. » Une audace peut faire beaucoup plus. J’ai aussi, c’est vrai, le sens est l’archétype de la vente directe. Mais les qui s’incarne dans la dynamique collective. de la précision. À la vérité, je suis un fan du détail. » cartes sont redistribuées. « Le succès n’est jamais seul, précise-t-il. À ce propos, la fusion avec EMC lui paraît … Enthousiaste et exigeant En 2008, la décision de s’ouvrir au channel est prise en haut lieu. Coup de tonnerre dans l’industrie. Beaucoup croyaient que Michel Dell, « l’épicier texan » tant moqué par ses détracteurs, n’en démordrait jamais. Que l’obsession de la vente directe était un dogme… le sien. Erreur fatale. Quand arrive l’heure des services, à la fin des années 2000, et que se profilent à l’horizon le cloud, la business intelligence et le big data, le Texan comprend vite que la valeur ajoutée des intégrateurs est cruciale. Pragmatisme d’abord ! Alexandre Brousse ne s’y trompe pas. Il saisit la balle au bond. « Je décide aussitôt de rejoindre l’équipe channel, car ce mode de commercialisation me semble destiné à un bel avenir. À l’époque – je m’en souviens très bien –, personne n’y croit. Aucun partenaire ne veut nousrejoindre. » Bonne intuition du marché, et surtout pari gagnant. Mais pourquoi Alexandre Brousse veut-il 16 E.D.I N°84 | décembre 2018 - janvier 2019