PORTRAIT PHILIPPE AZOUYAN, DYNABOOK de performance. La clé, c’est l’exemplarité. Il est impossible de demander à ses collaborateurs ce que l’on ne s’impose pas à soi-même. » Ce manager impliqué s’intéresse à tout ce qui est du ressort de l’entreprise. Il échange avec ses équipes pratiquement tous les jours, affirme être courant de tout ce qui s’y passe d’important (ou pas), reste au contact, connecté. « Je continue à être proche du commerce et de la technique, deux domaines qui m’intéressent beaucoup. Je ne fais pas que regarder les KPI, les indicateurs économiques et financiers. J’aime les gens. Je ne pourrais faire tout ce que je fais si c’était une contrainte. En outre, Dynabook et Toshiba sont des sociétés japonaises, dont la culture profonde est de privilégier « Inscrire Dynabook dans la durée, le collectif. On œuvre en transparence, on assume ses responsabilités, on ne tire continuer dans cette direction, avec pas la couverture àsoi. » Au terme d’un entretien extrêmement riche des ajouts réels au fil du temps » et diversifié, une question monte aux lèvres : dans son métier de manager, qu’est-ce qui s’avère le plus difficile ? …Rapidement, le vibrionnant Philippe qui fonctionne comme une PME. Résultat, Étonnamment, il a cette réponse : Azouyan s’intègre dans la culture l’ancienneté moyenne des collaborateurs « Deux choses sont vraiment difficiles de ce groupe d’origine japonaise, est de quinze ans, certains affichant à accomplir. Elles tiennent en une simple fondée sur le long terme, la qualité même trente ans ! Je peux dire que phrase : recruter une personne, intrinsèque des dirigeants, des cadres j’ai eu plusieurs vies professionnelles. et se séparer d’une personne. » Quant et des employés, le tout assorti d’un Je ne me suis jamaeis nnuyé. » Avec à sa propre mission, elle se résume sens profond de la responsabilité. quel pilotage, quelle gouvernance, à « inscrire Dynabook dans la durée. Il faut produire du résultat, certes, quel management d’équipes ? Philippe Continuer dans cette direction, avec mais sans être soumis à l’ambiance Azouyan n’a pas dévoré les livres des ajouts réels au fil du temps : je suis stressante du pilotage par les process, de management. Il a fait, c’est tout. maintenant beaucoup plus impliqué ni à la dictature du monthly report « Mon objectif consiste à amener mes dans les finances et le contrôle de comme on le vit souvent dans collaborateurs à progresser. Je leur donne gestion, j’ai davantage d’interactions les entreprises anglo-saxonnes. l’autonomie, pas l’indépendance. Mon avec mes collègues en Europe, et rôle est de les y aider, mais surtout pas aussi des opportunités intellectuelles MANAGER PAR LA CONFIANCE en effectuant le travail à leur place. enrichissantes ». Et de marteler Chez Toshiba, les choses s’enchaînent Car tout repose sur l’humain, ce qui n’est à nouveau cette phrase : « Je ne avec logique et intensité. Et sans pas contradictoire avec la recherche me suis jamais ennuyé, jamais. » rupture culturelle : récemment, ce groupe a revendu son activité de PC portables à Sharp, qui continue à les commercialiser sous la marque J’AIME… Dynabook. Autant de changements qui pourraient faire tanguer le bateau. M USIQUE Charles Aznavour, le jazz et la musique classique. « En l’occurrence, pas du tout, explique LITTÉRATURE Zola, Freud, Stefan Zweig. Les romans policiers et la science-fiction. Philippe Azouyan. Les valeurs de Je suis un boulimique de lecture. Toshiba et de Dynabook sont les mêmes. FI LMS Interstellar, mais aussi les films à caractère historique. Je ne suis pas un grand cinéphile, La notion de confiance, le mode de mais plutôt éclectique et curieux. management, se ressemblent beaucoup. LI EUX La Corse : la synthèse de tout ce que j’aime. De surcroît, nous disposons de moyens G ASTRONOMIE Le ris de veau, les bonnes tables et le restaurant… j’habite Lyon ! Quant au vin, supplémentaires. » Ce manager toute la côte de Beaune. J’ai un faible pour gevrey-chambertin et le vosne-romanée. intrépide a foi en lui. « Quand on évoque S PORT Je cours un semi-marathon, toutes les semaines, seul. C’est une manière d’évacuer la possibilité d’évoluer dans l’entreprise, le stress, d’éprouver la possibilité d’un exutoire. Je repense aux évènements de la semaine, et à chaque fois je dis oui. Car nous opérons je prépare la suite. De ce point de vue, je suis comme un métronome. C’est une vraie discipline. dans une multinationale puissante… 20 I edi-mag.frI numéro 108I juin 2021