Nutanix s’allie à Dell pour séduire les partenaires de VMware
Nutanix vient d’annoncer un partenariat d’envergure avec Dell qui va devenir le premier fournisseur de solutions de stockage tierces prises en charge par sa plate-forme. L’objectif est de séduire de nouveaux clients en leur permettant de conserver leurs infrastructures.
Juil 2024Par Oscar Barthe, à Barcelone (Espagne)
Rajiv Ramaswami, CEO de Nutanix, à .Next 2024, à Barcelone, ne cache pas que les ambitions de Nutanix sont de prendre des clients à VMware.
Après des années de relations compliquées, les liens se réchauffent entre Nutanix et Dell, pour le plus grand plaisir des partenaires. À l’occasion de .Next 2024, qui s’est tenu à Barcelone du 21 au 23 mai, le spécialiste de l’hyperconvergence et des environnements multicloud a annoncé un nouveau partenariat avec le géant texan. Pour rappel, Dell avait peu à peu tourné le dos à Nutanix après le rachat d’EMC qui avait fait entrer VMware dans son giron. Les atermoiements autour de VMware depuis son rachat par Broadcom ne sont pas étrangers au rapprochement de son concurrent historique et de son ancienne maison mère.
Dell avait en effet mis fin à l’accord-cadre très avantageux qui le liait à VMware en février dernier. Le nouveau partenariat annoncé par Nutanix va s’articuler autour de deux piliers. En premier lieu, Dell va à nouveau proposer des appliances embarquant les solutions d’hyperconvergence de Nutanix, notamment sa plate-forme AOS et son hyperviseur maison AHV. Il rejoint ainsi d’autres fournisseurs tels que Cisco, Fujitsu, HPE, Lenovo et Supermicro. « Cette partie du partenariat va renforcer notre go to market puisque c’est Dell et ses partenaires qui assureront la commercialisation de ces nouvelles offres et la maintenance », déclare Thomas Cornely, Senior Vice President of Product Management de Nutanix. Cette offre devrait, dans un premier temps, reposer sur les solutions PowerEdge de Dell.
« Le partenariat va renforcer notre go to market, Dell et ses partenaires assurant la commercialisation des nouvelles offres. »
Thomas Cornely, Senior Vice President of Product Management de Nutanix
Une transition logicielle
La seconde partie du partenariat fait de Dell le premier fournisseur de solutions de stockage tierces prises en charge nativement par la plate-forme Nutanix via le protocole IP. Dans les faits, la Nutanix Cloud Platform for Dell PowerFlex va travailler avec les baies du texan sur base ScaleIO et VxFlex OS, qui seront vues comme du stockage AOS. Cette capacité était réclamée de longue date par les clients et les partenaires. Le fait que ce soit Dell qui soit le premier à en bénéficier en dit beaucoup sur la stratégie de Nutanix.
« L’objectif est de permettre à nos clients de conserver leurs anciens matériels quand ils passent sur Nutanix », a expliqué le CEO de Nutanix, Rajiv Ramaswami. Si Dell n’a pas l’exclusivité de cette nouvelle capacité, Thomas Cornely nous a assuré qu’actuellement l’ensemble des ressources R&D de Nutanix étaient concentrées sur la mise en place de cette fonctionnalité avec Dell. Et il est facile de comprendre pourquoi.
Ce rapprochement avec Dell marque les ambitions de Nutanix de venir prendre des clients à VMware. Rajiv Ramaswami ne s’en est d’ailleurs pas caché, ironisant sur scène en annonçant que « la nouvelle appliance Dell et Nutanix pourrait s’appeler NX Rail », en référence à la célèbre appliance VX Rail de VMware-Dell. Beaucoup des partenaires Nutanix disposant des solutions Dell dans leurs catalogues ont salué l’initiative, notamment pour faciliter la transition depuis VMware.
Mais, financièrement, la manœuvre n’est pas simple, d’autant plus si les projets sont récents. « En permettant de conserver une partie de ses investissements avec Dell, Nutanix leur offre un véritable pont d’or », témoignait un partenaire qui propose des solutions Nutanix et VMware.
« Ce partenariat va nous ouvrir de nouvelles opportunités de travailler avec de nouveaux partenaires, en particulier ceux qui sont exclusifs à Dell », nous expliquait Philippe Dosset, Channel Director France, EMEA South and North West Africa, qui précisait avoir déjà été approché par certains d’entre eux.