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MyQ, plaque tournante des systèmes d’impression

Encore peu connu en France, l’éditeur tchèque MyQ innove dans la gestion des systèmes d’impression en unifiant, sous une même bannière logicielle, les produits de la plupart des grands fabricants.

Jan 2020
Par Vincent Verhaeghe, à Prague. Photos Markéta Černá.
L’AVIS DU PARTENAIRE LORI SI

Implanté en Bretagne avec son siège à Hennebont (Morbihan), Lori SI est un spécialiste de la gestion documentaire doté d’une offre de matériel et de logiciel. Le revendeur est un précurseur de MyQ puisque son premier projet a été déployé à la mairie de Lorient, il y a huit ans, avant même que l’éditeur ne soit implanté en France ou même qu’il ait existé en tant qu’entité indépendante de Janus Printing. De quoi créer une relation de confance, comme l’explique Jean Ambrosio, dirigeant de Lori SI. « Le gros avantage du logiciel MyQ est qu’il est toujours développé en fonction des besoins de l’utilisateur et non pas selon une simple approche technique. Cela donne une interface graphique très intuitive et facile à utiliser. Et surtout ses résultats sont indiscutables : sur le premier projet à Lorient sur 120 machines, le client a constaté une baisse de 20 % de ses coûts d’impression grâce à MyQ. Trois impressions sur dix ne sont jamais récupérées par les utilisateurs et MyQ permet notamment d’apporter une solution à cette situation. Le logiciel plaît aussi car c’est un outil ouvert qu’il est possible de l’interfacer avec des applications métier pour augmenter encore son efficacité. Les bureaux de MyQ ouverts en France soulignent la grande disponibilité de leurs équipes prêtes à nous accompagner sur nos projets. »

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« Notre solution est souvent déployée dans le cadre d’un projet global »
Benoît Micaud, Managing Director, MyQ France

Des revendeurs qui, pour leurs besoins ou ceux de leurs clients, décident de développer des applications métier, c’est assez courant. Mais
un revendeur qui devient 100 % éditeur, voilà qui est plutôt singulier.
Pour trouver une telle occurrence, nous sommes allés à Prague à la rencontre de MyQ, une entreprise tchèque de plus de 110 personnes. MyQ agit sur un secteur unique, la gestion des parcs d’impression. Cette activité couvre le contrôle et la personnalisation des imprimantes, scanners et multifonctions eux-mêmes jusqu’à l’administration des droits utilisateurs, l’impression depuis un device mobile, le coût à la page, le reporting et la liaison avec les outils de gestion documentaire. Un secteur du print qui n’était pas étranger à MyQ. Car l’éditeur trouve son origine dans la société Janus Printing, un revendeur tchèque fondé en 1992, spécialisé dans la distribution des solutions d’impression de Kyocera. Pour se différencier de la concurrence, l’enseigne développe des services ou fonctionnalités complémentaires tel que l’ajout de filigrane sur les impressions. À partir de 1999, elle développe sa première application destinée à sécuriser les sorties papier en ajoutant une identification de l’utilisateur par un lecteur de code-barres, fonction novatrice à l’époque. Passionné de programmation depuis le lycée, Martin Januš, fils du fondateur, est à la baguette pour ces innovations, et il succède à son père en 2005. « Je pense alors qu’il faut développer quelque chose de plus universel car des sociétés de toute taille manifestent le besoin de disposer d’un outil peu onéreux qui facilite la gestion de leur système d’impression. Pendant neuf mois, nous développons ce qui est la première version de MyQ, finalement sortie en septembre 2007 », explique Martin Januš. Un travail complexe car à cette époque les imprimantes et multifonctions opèrent dans un univers logiciel propre à chaque marque et fermé. Il faut donc non seulement développer l’applicatif, mais concevoir aussi des boîtiers hardware spécifiques pour gérer les flux et accéder aux tableaux de bord des systèmes d’impression. « Heureusement, à partir de 2009, les fabricants commencent à ouvrir leurs catalogues en proposant des SDK et des API qui nous donnent accès au cœur même des produits. » MyQ s’étoffe, petit à petit, non seulement de nouvelles fonctions, mais aussi en devenant compatible avec un nombre croissant de marques et de produits. « Les multifonctions se traitent comme des ordinateurs avec leur système, leur interface et leur écran. Grâce à notre équipe constituée de vingt-cinq développeurs, il nous faut en moyenne six mois entre le moment où une marque propose un SDK et lorsque nous sommes en mesure d’intégrer MyQ à son offre », explique Petr Hacmac, CTO de MyQ.

UN CAS CLIENT MONUMENTAL LANCE L’ENTREPRISE

En 2012, Janus Printing – dont la principale activité est la revente de solutions Kyocera – décroche un contrat hors normes qui servira de rampe de lancement à son logiciel : la sécurité sociale tchèque, l’administration la plus grosse du pays, décide d’installer dans un projet unique projet près de 5 000 MFP, et de centraliser leur gestion par le logiciel MyQ. « Nous avons six semaines environ pour tout déployer… Beaucoup pensent que ce sera impossible. Le projet s’étend sur plus de cent sites à travers tout le pays… Il faut trente-cinq camions rien que pour transporter le matériel ! Nous terminons dans les temps. Et même si MyQ n’a pas encore été testé à une telle échelle, tout fonctionnera parfaitement », résume fièrement Martin Januš. Résultat : l’administration réduit entre 70 % et 80 % ses coûts d’impression. Un marché s’ouvre alors à la société, et en 2014, Martin Januš choisit de séparer l’activité d’édition de celle de la revente, donnant naissance à l’entreprise MyQ, raison sociale éponyme du logiciel. « Notre stratégie s’oriente sur deux axes. D’abord, côté produit, l’obj ectif est de proposer un outil simple et intuitif que les clients finaux prendront eux-mêmes en mains s’ils le désirent. Côté croissance, nous voulons nous étendre à l’international. » Ainsi, cinq ans après sa création en tant qu’entité indépendante, MyQ est présente dans sept pays et sur trois continents avec une filiale aux États-Unis et à Singapour.

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« Notre stratégie : proposer un outil simple et intuitif ; côté croissance, nous étendre à l’international »
Martin Januš, P.-D.G. de MyQ

100 % INDIRECT PARTOUT

La France est la dernière filiale européenne à ouvrir en avril 2017 avec, à sa tête, Benoît Micaud. « Je ne suis pas parti de zéro car, via sa cellule commerciale, MyQ avait déjà déployé quelques projets en France. Mais notre marché est rassuré que nous comptions des représentants ici, en termes de relations avec les partenaires, notamment », explique-t-il. Un channel d’autant plus important que pour les projets, l’éditeur passe par une distribution 100% indirecte. « Avec une particularité : nous nous appuyons à la fois sur notre propre channel et sur celui des marques d’imprimantes ou de multifonctions avec lesquelles nous travaillons. Car notre solution est souvent déployée dans le cadre d’un proj et global d’impression et de gestion du document », explique Kristiàn Samler, directeur commercial. Cette hiérarchisation du channel atteint parfois un niveau encore plus varié. Mais quelle que soit son origine, chaque partenaire bénéficie d’une relation de proximité avec MyQ, un lien qui commence par la formation payante à l’outil lui-même. « Contrairement à la pratique habituelle, nous nous rendons chez le partenaire pour dispenser ce cursus auquel assisteront jusqu’à huit personnes par session dont le ticket d’entrée est de 1 720 € pour les deux jours de formation sur notre solution. Et après que le partenaire est certifié et reconnu expert, il pourra lui-même certifier d’autres personnes de son entreprise, voire d’autres revendeurs », souligne Benoît Micaud. Et ça fonctionne : MyQ développe rapidement son réseau en France et profite d’un très bon bouche-à-oreille. « En tant que membre du réseau Hexapage, nous remontons beaucoup d’informations positives sur MyQ aux autres adhérents », explique Jean Ambrosio, dirigeant de Lori SI. Si l’outil logiciel est en perpétuelle évolution, le développement de MyQ passera aussi en 2020 par la mise en route d’un programme Partenaires. D’autres évolutions pourraient apparaître au niveau du business model, l’éditeur favorise pour l’instant une commercialisation sous forme de licence perpétuelle mais les modèles de souscription ne sont pas exclus, d’autant qu’ils s’inscriraient parfaitement pour les revendeurs dans une offre globale de managed print services et de coût à la page.