Leviia, avec le stockage pour objet

Issue de la complémentarité de ses fondateurs et d’une technologie particulièrement innovante, cette jeune pousse mise sur l’audace technique et commerciale pour réussir façon pérenne. Une leçon d’optimisme, enfin ! et très communicative.

Télétravail intégral

L’une des caractéristiques de Leviia, c’est que l’entreprise s’est résolue, dès sa création
il y a tout juste trois ans, à être « en full télétravail ». C’est ce qu’annonce joliment William Méauzoone, cofondateur du groupe avec son frère Arnaud.

Et ce n’est pas seulement pour complaire aux exigences sanitaires. Car Leviia mise depuis le début, avec un certain succès qui ne demande qu’à être confirmé, sur l’agilité et sur la confiance à seule fin de progresser.

La confiance, certes, mais aussi l’audace. Y compris dans les détails. Un exemple parmi d’autres : comment se rencontrer dans le cadre d’un reportage, s’il n’existe pas de lieu « physique » ? À la vérité, l’entreprise dispose de deux sites : l’un à Montévrain, petite ville de Seine-et-Marne, quelques mètres carrés au sein d’un centre d’affaires.

Mais aussi et surtout, pour accueillir ses visiteurs, partenaires, clients… ou encore journalistes, Leviia reçoit dans la ville voisine de Chessy, dans un espace qui lui est dévolu, à deux pas du RER, dans le Village by CA. Un lieu mystérieux, mais seulement à première vue. Concrètement, il s’agit d’un « réseau d’accélérateurs de l’innovation ». Son but est d’offrir à chaque entreprise participante « des lieux de business et d’échanges, ainsi qu’un parcours de développement complet adapté à ses besoins ».
Leviia y a fort logiquement sa place.

« Les prix sont en moyenne 80 % moins élevés qu’AWS pour ce qui concerne le stockage »

William Méauzoone, cofondateur de Leviia

Une technologie éprouvée

Leviia base ses produits et prestations sur les technologies open source, de manière à accéder aux procédés les plus novateurs et diversifiés du marché. L’utilisation de Nextcloud, OnlyOffice Collabora, Kubernetes et autres Docker fournit une infrastructure technique sécurisée.

La société propose en particulier Drive, espace personnel ou pour les très petites sociétés, mais aussi Drive Pro, qui concerne également les entreprises plus volumineuses ainsi que les administrations publiques. Plus récemment, Leviia a lancé une offre de stockage objet « parmi les plus économiques et de confiance en France ».
De fait, tout au long de l’entretien, les responsables de Leviia insistent sur un triple fait : leur entreprise est essentiellement à base de techno, elle est 100 % souveraine et, dans bien des cas, beaucoup plus économique que celles des grands acteurs du marché.

Distribution

La start-up française du stockage a annoncé, au printemps dernier, la mise en place d’un programme de ventes indirectes particulièrement ambitieux, qui doit permettre un doublement du chiffre d’affaires d’ici à la fin de l’exercice.

Il s’agit de recruter des revendeurs et des intégrateurs pour le stockage objet, mais aussi des grossistes, des revendeurs et des intégrateurs pour la partie Drive Pro. Des remises sont consenties en fonction du volume de stockage utilisé et du nombre d’utilisateurs. Plus classique : les niveaux de certification vont de bronze à platinium.

« Nous avons beaucoup de demandes entrantes, et même un partenaire du CAC 40 »

Quentin Maury, directeur commercial de Leviia

Aujourd’hui, l’engouement des partenaires et clients est réel. « Nous avons beaucoup de demandes entrantes, et même un partenaire du CAC 40 », explique Quentin Maury, directeur commercial de Leviia. Cela tombe bien : selon les dirigeants du groupe, la prévalence des acteurs de la vente indirecte dans la chaîne de valeur évite dans une large mesure le recours aux recrutements internes. « Cela revient moins cher que d’embaucher des commerciaux. Et, par définition, les grossistes et revendeurs connaissent parfaitement bien le marché. »

Enfin, la préoccupation du maillage géographique est moins forte que pour certains des fournisseurs traditionnels. La virtualisation des offres s’affranchit des distances. La société signale même un important client dans le public et le parapublic du côté de Bayonne !

Feuille de route

L’objectif de Leviia dans les prochains mois, et sans doute les prochaines années, est de trouver et de fidéliser les partenaires locaux et européens. Y compris, bien sûr, ceux qui sont tentés par l’aventure de l’internationalisation.

Le métier de base, lui, a vocation à rester pérenne : le drive et le stockage objet. « Nous sommes à la fois fiers, humbles et confiants dans la capacité de notre technologie à atteindre ces objectifs », déclarent conjointement William Méauzoone et Quentin Maury.

D’ici là, cependant, les dirigeants de la start-up entendent travailler en solo. Une stratégie jugée préférable dans cette phase de consolidation et d’extension des moyens. « Pour le moment, il faut qu’on soit seuls. Qu’on réponde aux clients, aux appels d’offres. En un mot, qu’on fasse grandir cette société. » Il est vrai que la mission est vaste. Un certain nombre de nouvelles encourageantes devraient y contribuer.

Par exemple, Leviia est devenue il y a quelques mois la plus jeune entreprise française certifiée HDS et ISO 27001 pour ses offres de stockage (stockage de fichiers et stockage objet). De telles certifications, extrêmement prisées, consolident sa position en tant qu’expert de plus en plus reconnu par la communauté de ses pairs, en tout cas dans le domaine de la protection des données.

Sur le territoire national, s’entend. La suite s’annonce prometteuse : « On veut inonder le marché européen par le réseau. Et s’appuyer, pour ce faire, sur des partenaires sélectionnés. » Si l’on en croit les premiers résultats, la feuille de route, ambitieuse dès le départ, est aujourd’hui parfaitement réaliste.

Souveraineté et prix juste

Sur un marché encombré, toute stratégie d’entreprise se doit de mettre l’accent sur l’avantage comparatif. Surtout lorsque celui-ci est double… C’est le cas de Leviia, qui propose une offre fondée sur deux caractéristiques majeures : la souveraineté d’une part et le prix juste d’autre part.

Sur le premier point, l’offre de stockage objet est hébergée chez OVHcloud, et les données numériques sont synchronisées sur trois centres de données distants. Même dispositif pour les offres Drive.

Quant aux prix, assure William Méauzoone, « ils sont en moyenne 80 % moins élevés qu’AWS pour ce qui concerne le stockage ».