Le roi du cloud consacré à Paris

La filiale française du leader du cloud computing détaille sa feuille de route lors de sa conférence annuelle dans la capitale. Au cœur de sa stratégie : la compétitivité, la durabilité et la sécurité de ses clients.

Amazon Web Services flotte sur un petit nuage. Et il veut que cela se sache. Durant l’édition parisienne de ses AWS Summit, consacrés à ses partenaires et à ses clients, la firme de Seattle réquisitionnera trois étages du palais des Congrès, à Paris. Dans un Grand Amphithéâtre complet, la parole de Julien Groues, le patron de la filiale française, est attendue par plus de 2 000 participants. Il ouvre la conférence : « Notre mission consiste à vous accompagner pour être plus compétitifs, plus sécurisés et plus durables. »

En matière de compétitivité, autrement dit de chiffre d’affaires, AWS assure que l’adoption de ses services d’IT dématérialisé font économiser en moyenne 30 % sur l’usage des infras traditionnelles dotées de serveurs on-premise. « Selon une étude indépendante réalisée auprès d’un millier de PME, ETI, startups et grands groupes qui recourent à nos services, ces structures ont généré 1,6 Md € en 2020 en réduisant leurs coûts », mentionne le Country Manager.

Selon lui, le cloud AWS est aussi un vecteur d’innovations pour les clients. Car le groupe propose bien davantage que du simple stockage et des outils basiques. Il a ajouté des centaines de briques de services (telles les solutions Amazon EC2 et S3, Redshift, Aurora SageMaker, etc.), en particulier des services d’I.A. dont la liste ne cesse de s’agrandir.

Sécurité en priorité

Souvent mise en avant par le groupe, « l’adoption du cloud d’AWS est un prérequis pour se prémunir contre les cyberattaques », affirme Julien Groues. Au cœur de la stratégie d’AWS dans ce domaine : la démocratisation des technologies de sécurité, quels que soient la taille et le secteur d’activité des entreprises.

Le groupe américain souligne que les utilisateurs français d’AWS sont assurés de contrôler l’emplacement de leurs données, décider qui a le droit d’y accéder et effectuer leur chiffrement en un seul clic. « Autonomes donc “souverains”, les clients n’ont plus à choisir entre conformité et qualité de services », explique-t-il. Les clients peuvent notamment ajouter à ce panier d’outils et de pratiques de cybersécurité le système Nitro. Intégrées par AWS dans chacun de ses serveurs, ces cartes accélératrices forment une barrière physique. « Avec Nitro, même nos administrateurs ne peuvent accéder aux applications ni aux données des clients », explique Stephan Hadinger, directeur technique d’AWS France.

Durabilité de l’iT

Enfin, la firme de Seattle se donne pour troisième objectif prioritaire d’aider les entreprises à devenir plus durables. « D’un côté, il n’y aura pas de transition écologique sans numérique. D’un autre côté, la transition numérique doit être écologique », considère Julien Groues. AWS déclare être mobilisé pour relever ce double défi de la durabilité au cœur de la numérisation.

Le groupe – qui souffre d’une multiplication par deux de ses coûts énergétiques – surfe sur la tendance pour répondre à une demande en hausse. Le leader du cloud computing se prévaut de résultats convaincants : « Migrer sur le cloud AWS permet aux entreprises de diviser par cinq leur consommation électrique. » Amazon Web Services se vante également d’avoir construit une infrastructure plus durable. À l’en croire, 95 % de l’électricité qu’il consomme dans ses data centers en Europe sont d’origine renouvelable. « D’ici à 2030, nous restituerons plus d’eau que nous en utilisons. » Tandis que les processeurs ARM AWS Graviton diviseraient par deux ou trois la consommation électrique des serveurs.

Durabilité, sécurité, compétitivité, AWS affirme posséder toutes les cartes pour faire grossir sa part de marché. Même si, aux dires des analystes, le nombre de ses clients plus concentrés sur le contrôle des coûts est en hausse, la firme qui détient 48 % du marché s’attend à bénéficier de l’effet boule de neige de l’I.A. dans ses services cloud. « Une entreprise qui recourt à des modules d’I.A. va réaliser davantage de calculs et donc utilisera plus de cloud », prévoit Gartner.