Cloud Puzzle

Le Casse-tête du multicloud et de l’hybridation

En empilant au fil du temps les services et les applications en SaaS et on-premise, les entreprises sont souvent confrontées à des situations d’arbitrage et de performances qui nécessitent des outils ad hoc.

Mar 2022
Par Vincent Verhaeghe

Après une vague de migration vers le cloud public que rien ne semblait devoir freiner, les entreprises ont depuis quelques années repris une organisation plus pragmatique en rapatriant une partie de leurs ressources IT. Résultat, près de 90 % se retrouvent non seulement avec une architecture de cloud hybride, mais en outre avec un rattachement à plusieurs clouds publics. Pourquoi cela ? Parce qu’au fil des projets ou des consolidations, il est fréquent qu’une même entreprise devienne cliente de Google Cloud, AWS et autre Microsoft Azure… « Le cloud hybride et le multicloud sont devenus la norme pour la grande majorité des entreprises, et plus leur taille est conséquente, plus cette problématique est significative », résume Olivier Savornin, directeur général de VMware France. Pour les DSI, voilà souvent un casse-tête, tandis que les intégrateurs ou services providers saisissent cette opportunité pour se positionner en tant que conseil et pour fournir des produits adaptés. Que ce soit pour mettre en place une orchestration efficace entre plusieurs clouds à l’aide des solutions que proposent Nutanix ou VMware par exemple, et une gestion optimale des performances. Un éditeur comme Riverbed, spécialisé dans ce domaine, affronte de nouveaux défis dans ces environnements hybrides et multiclouds.

ÉVOLUTION DES MÉTIERS

« Auparavant, nous opérions avec des réseaux centralisés de type MPLS plus simples à gérer. Désormais, le réseau principal, c’est Internet, avec des problématiques de performances très différentes, sans oublier celles liées à la cybersécurité qui reste la première préoccupation des clients », souligne Éric Ferrari, Solutions Engineering Director de Riverbed Technology. Pour les intégrateurs et les services providers, l’orchestration des services et la gestion des performances impliquent aussi de faire évoluer les métiers. « Les métriques réalisées à partir de nos outils sont gigantesques, et chez nos partenaires, disposer de compétences de type data analysts et data scientists pour les exploiter de façon optimale devient crucial. » Apparaissent même dans le channel des acteurs qui se spécialisent dans ce domaine et apportent leurs compétences à des intégrateurs et managed service providers qui en sont dépourvus.

Portrait Eric Ferrari - Riverbed

« Certaines entreprises sont passées de la gestion d’une dizaine de sites à des dizaines de milliers »

Éric Ferrari, Solutions Engineering Director, Riverbed Technology

APPROCHES CLOUD À GÉOMÉTRIE VARIABLE

À l’autre bout du spectre, des sociétés se démarquent de plus en plus de l’infrastructure physique. « Celles-là suivent une approche radicale de la modernisation : tous les services sont hébergés et toutes les applications natives sont cloudifiées. Ici la mise en place de solutions d’optimisation et d’orchestration est encore plus sensible, et il faut savoir contrecarrer tout de suite les effets d’une application trop bavarde qui consomme de la bande passante au détriment des autres », note Éric Ferrari. Il poursuit : « Nous voici dans le fine tuning pour mettre en place les solutions ou les paramétrages les mieux adaptés, et l’automatisation est essentielle pour apporter le maximum de réactivité. » Depuis le début de la pandémie, d’autres challenges émergent dans l’optimisation des performances. « Du jour au lendemain, des sociétés sont passées de la gestion d’une dizaine de sites, à parfois quelques dizaines de milliers. Nous avons constaté une explosion de la demande sur notre offre Alternity qui installe des agents logiciels au sein mêmes des postes clients », conclut Éric Ferrari.