Portrait de Christophe Bougot - Oracle

“La France et l’Europe représentent des objectifs stratégiques pour Oracle”

Longtemps, Oracle fut considéré comme un éditeur majeur, sérieux et technique. Mais, depuis quelques années, l’accent est mis sur le cloud, avec le channel en tant que vecteur commercial majoritaire.

Avr 2022
Christophe Bougot - Directeur Alliances & Channel Europe du Sud, Oracle - Propos recueillis par Pierre-Antoine Merlin

Quels sont les grands enseignements du Partner Executive Forum qui s’est tenu récemment ?

Cette année fut axée sur les grands thèmes du moment : je pense à l’exigence de décarbonation et du respect des objectifs dans ce domaine, à celle de l’engagement dans une optique de RSE, mais aussi à l’attention portée à la diversité des profils chez Oracle. D’une manière générale, notre constat est unanime, et martelé une fois de plus. Il faut s’unir pour aider nos clients à atteindre leurs objectifs. Il a été aussi beaucoup question, lors de cette convention, de notre premier data center opérationnel sur le territoire français, et que nous avons ouvert fin 2021 à Marseille. Ce centre a valeur d’exemple dans bien des domaines comme celui de l’énergie car elle y est renouvelable à 100 %.

« La tarification à l’usage et l’informatique à la demande contribuent à affiner l’impact réel du partenaire »

Ces évolutions modifient-elles la structure partenariale d’Oracle ?

Pas vraiment. Notre structure est stable, et la répartition dans les multiples éléments l’est tout autant. Par exemple, nous disposons toujours de plusieurs centaines de VAR, dont le quart est réellement actif. Ensuite, on trouve plusieurs grosses ESN, auxquelles il faut ajouter des ISV [independant software vendors], à savoir des éditeurs de logiciels indépendants. Et aussi des grossistes. Soulignons que le C.A. réalisé sur le territoire national est le fait d’acteurs du channel pour environ deux tiers. C’est une évolution substantielle vers la vente indirecte. Quant à la question du maillage, elle ne se pose pas vraiment pour nous : en France, par exemple, mais aussi dans d’autres pays, compte tenu de l’ampleur et de l’ancienneté de notre présence, nous sommes parfaitement bien distribués.

Justement, comment faut-il évaluer les acteurs du channel ?

C’est un point significatif. Et dans ce domaine, les choses sont en train de changer. Traditionnellement, on regardait le C.A. réalisé et on adaptait la rémunération. Désormais, on se concentre surtout sur la consommation du client effectuée dans le cloud. Cette prise en compte de l’informatique à la demande et de la tarification à l’usage constitue une mesure équitable pour estimer au plus juste l’influence du partenaire, son impact réel. Sachant que le cloud est ancré depuis une longue période et de façon durable au coeur de notre stratégie.

La France est-elle stratégique pour Oracle ?

Il y a certes la présence du data center de Marseille, dont nous avons déjà parlé. Mais on peut également citer mon appartenance depuis un peu plus d’un an au comité de direction du groupe. Certains pourraient penser que c’est purement honorifique, mais il n’en est rien. Cette position nous donne une facilité supérieure pour rassembler de grands patrons, faire participer les uns et les autres à des évènements, ou encore pour faire intervenir des experts. En somme, sur le plan pratique, on ressent davantage de considération. Voilà une marque d’attention concrète.

Un mot sur le cloud souverain et le projet Gaia-X. Où en êtes-vous ?

Je sais qu’il existe des polémiques sur la nature et le périmètre que doit incarner Gaia-X. En matière de cloud souverain, je crois qu’il faut adopter une attitude très pragmatique, et c’est ce que nous faisons chez Oracle. Ainsi, nous nous concentrons sur la demande exprimée par le gouvernement, et nous faisons tout pour travailler et avancer dans ce sens.

BIO EXPRESS
Le titre exact de Christophe Bougot est Europe South Senior Director, Alliances and Channels Technology and Cloud Systems. En clair, directeur des alliances et du channel. Et il évoque ici, à juste raison, sa participation au comité de direction du groupe au niveau mondial. Un but et un nouveau départ pour ce Rennais diplômé de l’Epita en 1994, spécialité Génie logiciel. Après treize ans chez Microsoft, il pilote les ventes cloud de DXC en Europe du sud. Chez Oracle depuis six ans, ce manager a joué un rôle significatif dans l’élan du IaaS et du PaaS en France.