
« En tant que grande ESN, nous sommes en pleine transformation »
SCC France est l’une des ESN qui comptent le plus sur la place de Paris. Sa participation active aux JO et son rôle décisif dans la transformation numérique des entreprises et du secteur public font de ce groupe un puissant vecteur de changement organisationnel.
Mar 2025Propos recueillis par Pierre-Antoine Merlin
Didier Lejeune, CEO de SCC France
On parle beaucoup de transformation numérique. Où en est-on ?
Nous sommes encore un peu en retard sur les États-Unis. Mais ça progresse ! Surtout dans les établissements du secteur public et parapublic. Chez SCC France, nous prenons toute notre part, avec une croissance de l’activité qui s’inscrit cette année en hausse d’au moins 5 % sur l’exercice antérieur. Le secteur du logiciel continue à connaître une progression à deux chiffres.
Tout en s’adaptant, comme vous le savez, à un contexte économique extraordinairement complexe. Nous-mêmes, en tant que grande ESN, nous sommes en pleine transformation.
Un exemple ?
La réussite des Jeux olympiques, à laquelle nous avons participé, n’est pas un one-shot.
Elle contribue à propulser la société et à nous faire envisager l’avenir avec beaucoup d’ambition. On a montré qu’on pouvait former des équipes, assurer des niveaux de SLA (service level agreements) et des capacités de déploiement importants. Certes, on avait fait des test events au long du processus, mais tout de même ! Quand le jour J arrive, il faut être prêt. Je pense qu’on peut être embarqué pour Los Angeles… en tout cas, je le crois et je l’espère.
Nous bénéficions d’une grande capacité à investir de façon productive. »
Dans cette transformation permanente, qu’est-ce qui vous surprend le plus ?
Le développement rapide du logiciel, qui devient essentiel chez nous, est quelque chose que je n’avais pas vraiment anticipé. Pareil pour les smart cities et l’internet des objets. Mais surtout, SCC a mis en place Atrium, une plate-forme d’achat qui regroupe déjà plus de 3 500 partenaires. L’idée est d’offrir au client un espace global, modulaire et unifié. Celui-ci est destiné à s’enrichir au fil du temps. On y trouve du matériel, du logiciel, du cloud en mode as a service ou en mode investissement… Dans tous les cas, la complexité interne au système doit être masquée, de manière à donner à l’utilisateur la sensation de simplicité. Je crois que cette solution, qui constitue un seul point d’entrée pour les clients, est unique en son genre. Personne n’a ça sur le marché.
Observez-vous un changement notable dans la chaîne de valeur ?
Je vois que certains grands éditeurs, notamment Microsoft et Broadcom, ont tendance à commercialiser de plus en plus en direct. On peut penser que c’est générateur d’économies, mais alors il faut recruter beaucoup de spécialistes en interne, notamment des avant-vente. Cela coûte cher. Je ne suis pas sûr que ce soit pertinent. Cela dit, le SMB (small and medium business) est peu impacté par ce phénomène.
Revenons à SCC. Est-il important d’être une entreprise familiale ?
C’est ce qui fait toute la différence avec certains de nos compétiteurs. Par exemple, on n’a pas de reporting incessant. Nous bénéficions d’une grande capacité à investir de façon productive, d’où une véritable vision dans le temps qui se ressent sur le terrain. Nous sommes managés comme une grosse PME. Les échelons hiérarchiques y sont peu nombreux. À une époque où les choses changent très vite, un tel élément de stabilité est appréciable. J’aime assez l’image de la fleur et de ses pétales : nous avons un core business, un métier de base en français, et toutes sortes de prestations, d’activités, viennent l’enrichir en permanence. Avec des produits, des usages mais aussi des initiatives : à Valenciennes, où le taux de chômage atteint 28 %, j’ai créé une activité de service desk pour les jeunes, et une autre pour les personnes en situation de handicap. Au total, on estime que SCC a un impact direct sur 14 000 familles. Voilà un exemple concret de politique RSE !
Bio express
Depuis une douzaine d’années, Didier Lejeune est le directeur général de SCC France. Il y occupait précédemment les fonctions de directeur général adjoint. Cet ingénieur de Centrale Lyon, qui a obtenu un DESS à l’IAE de Paris, a commencé sa vie professionnelle dans les années 1980 chez IBM. Il a ensuite rejoint ECS, spécialiste de la location informatique, avant d’être nommé directeur commercial d’Allium France en 1999.