Forte attraction des salles de réunions

Les fabricants d’écrans interactifs et collaboratifs de grande taille veulent peser dans l’organisation du travail hybride en espérant renouer avec le succès rencontré dans le monde de l’éducation.

Loin d’être un nouveau concept, la salle de réunion connectée est l’addition de technologies dont la maturité favorise une métamorphose des échanges dans l’entreprise, tant pour servir le cœur des activités que pour collaborer et transmettre les savoirs. Largement adoptés par le monde du travail, les qualificatifs « présentiel » et « distanciel » balisent les agendas dans lesquels l’écran fait figure de trait d’union. Il s’impose dans les petits espaces de rassemblement et les grands auditoriums, comme dans les salles de classes et les amphithéâtres, s’adaptant à l’auditoire, que celui-ci intervienne sur place ou non.

Si cette polyvalence est une vertu commune des modèles du marché, d’autres critères sont à considérer avant d’acquérir une solution. « L’usage de la salle, sa taille et le nombre de participants déterminent la dimension de l’écran qui varie, pour ce qui nous concerne, de 32 pouces à 98 pouces, et est préconisée selon l’utilisation.

Cela concerne la technologie LCD, avec laquelle on crée des murs d’images pour obtenir de grandes surfaces d’affichage lorsque cela est nécessaire, et le LED qui permet de bâtir des écrans de toute taille afin de réaliser du sur-mesure, mais qui est aussi disponible dans des dimensions communes et dans des formats Full HD 16:9 », explique Gary Guillier-Marcellin, directeur général de Sharp NEC Display Solutions pour la France.

« Pour l’approvisionnement en composants, les pénuries s’estompent »

Florence Antony, Regional Marketing Manager France, Panasonic

Le LED face au LCD

« Nous privilégions le LCD, et apprécions la technologie LED depuis sa sortie, ainsi que ses avantages, mais elle pêche encore malheureusement par sa fragilité, et exige donc des ressources pour assurer le service après-vente. De plus, les fabricants de ce type d’écran étant pour la plupart chinois, les coûts d’approvisionnement sont finalement loin d’être intéressants pour la distribution. Se posent également des problèmes d’approvisionnement de composants, auxquels est aussi confronté le LCD. Pour autant, ces pénuries s’estompent », indique pour sa part, Florence Antony, Regional Marketing Manager France chez Panasonic.

Les deux technologies se comparent aussi sur le pan de la consommation électrique, la taille de la surface d’affichage restant un facteur d’accroissement. « Parmi nos modèles, la consommation d’énergie en mode marche varie de 87 W pour un LCD de 43 pouces, à 599 W pour un 98-pouces, doté d’une luminosité typique de 500 cd/m² », illustre Florence Antony. Le LED se montre, lui, moins gourmand d’environ 40 %.

Pour réduire la consommation d’énergie, les fabricants ont développé des dispositifs qui abaissent la luminosité des écrans en fonction de la lumière ambiante, ou qui détectent l’absence d’utilisateurs pour basculer automatiquement en veille ou s’éteindre. Avec d’autres capteurs, les écrans mesurent le taux de CO2 dans le volume d’espace où ils sont placés. Autre point, les surfaces tactiles qui procurent le moyen d’interaction, de partage, de modification et d’annotation de contenu affiché. La technologie tactile la plus répandue pour les grands écrans est l’infrarouge. Elle revêt l’intérêt d’être la moins onéreuse mais se révèle bien moins précise que les technologies Inglass et Superglass dès que l’on souhaite écrire sur l’écran. Ces procédés ne peuvent toutefois pas rivaliser avec le capacitif intégré.

Du côté du marché, après le dynamisme exceptionnel dû à la pandémie, les ventes se stabilisent. « Selon Futuresource Consulting, elles ont enregistré environ -1 % de 2019 à 2020, mais près de +130 % de 2020 à 2021, et +108 % de 2021 à 2019, la dernière année de référence non impactée par la pandémie de Covid-19. Compte tenu des évolutions spectaculaires de 2021, le marché est resté quasi stable en 2022, avec une progression très marginale », indique Gary Guillier-Marcellin.