Couteau suisse technique

Le NAS, couteau suisse de l’infrastructure

Si le marché du NAS s’est réduit à la portion congrue en termes d’acteurs, les produits, de leur côté, continuent de progresser en termes de polyvalence grâce à des fonctions qui touchent au collaboratif et à la bureautique.

Juil 2021
Par Vincent Verhaeghe

Dire qu’un NAS est un produit de stockage est aussi réducteur que de qualifier un PC de simple calculette. Certes, la conservation et le partage des données et fichiers restent le coeur de ces solutions, mais l’intégration de processeurs puissants et l’accès à des connexions ultrarapides les dotent à chaque génération de nouvelles capacités. À condition toutefois que les fabricants suivent le mouvement, ce qui implique aussi de forts investissements du côté du développement logiciel. Et au fil des ans, beaucoup de marques ont abandonné la partie. Buffalo, Netgear, Qsan ou encore D-Link ont, ou bien disparu du marché européen, ou encore arrêté la production de NAS pour se recentrer sur d’autres produits de leurs catalogues. « Seules deux marques proposent des NAS. Et à nous deux, nous pesons 99 % du marché », résume Scherif Sidibé, Corporate Channel & Marketing Division France et Afrique du Nord, chez QNAP. Pourquoi une telle hégémonie ? Parce que QNAP et Synology sont les seules à avoir adapté leurs produits aux évolutions du besoin des sociétés. « C’est la diversification qui fait la force d’un NAS, et nous évoluons vers des fonctions liées à la période que nous vivons en intégrant, par exemple, une plate-forme collaborative au sein même de nos produits », explique Killian Mauzac, Partner Program Manager France, chez Synology. Le NAS est en effet un produit qui se fond idéalement dans une organisation axée sur le télétravail : c’est un point central de mise en commun des données, mais aussi du partage d’applications et de ressources. QNAP et Synology font d’ailleurs tous deux évoluer les fonctionnalités en y intégrant des outils liés, par exemple, à la bureautique comme Synology Office qui édite des documents, ou tel que Boxafe chez QNAP qui sauvegarde les données propres à Google Workspace ou à Microsoft 365. « De plus en plus d’entreprises exploitent également les fonctions de virtualisation natives dans la grande majorité de nos produits. Cela permet, entre autres, de faire tourner des sessions sous Windows XP ou Windows 7, alors même que Microsoft n’assure plus le support de ces OS », souligne Scherif Sidibé, chez QNAP.

Scherif Sidibe - QNAP

« Des fonctions de virtualisation sont natives dans la grande majorité de nos produits »

Scherif Sidibé, Corporate Channel & Marketing Division France et Afrique du Nord, QNAP

UN MAILLON DE LA CHAÎNE DES DONNÉES

Les fabricants sont peu nombreux, mais ils font face à une nouvelle concurrence : celle des platesformes de sauvegarde dans le cloud. Leurs capacités quasi infinies et les connexions à très haut débit leur confèrent des atouts indéniables pour le stockage et le partage des fichiers. « Pour nous, ces solutions sont complémentaires du NAS, pas concurrentes. Nous prônons la stratégie de sauvegarde des données dite 3-2-1, c’est-à-dire trois versions d’un même fichier stockées sur deux emplacements physiques, plus un distant », résume Killian Mauzac, chez Synology. Et dans cette stratégie, ce dernier a pris les devants en développant sa propre plate-forme de sauvegarde dans le cloud, tout en autorisant bien sûr la connexion aux autres plates-formes. « Chez QNAP, nous n’avons pas fait ce choix, mais notre application Hybrid Backup donne la possibilité d’adresser vingt-sept plates-formes cloud. » Sur le plan logiciel justement, les fabricants de NAS ont quelque peu modifié leurs stratégies au fil du temps. Lorsque les premières marketplaces ont fait l’apparition sur les NAS, elles étaient largement ouvertes à des éditeurs tierces qui venaient y greffer leurs solutions. « Désormais, 90 % des applications de notre marketplace sont développées directement par QNAP. Une prise de conscience s’installe concernant de l’importance des données et de leur sécurité. Il nous est arrivé, par le passé, de détecter des failles dans des applications d’autres éditeurs. Nous souhaitons donc opérer le maximum de contrôle », explique Scherif Sidibé. Même son de cloche chez Synology avec toujours plus de logiciels maison. Bien entendu, les évolutions du NAS se trouvent au niveau du matériel : les processeurs gagnent en puissance la connectique tend à intégrer le 10 Gbps voire, sur certains modèles haut de gamme, le Fiber Channel ;et pour le stockage proprement dit, le Flash n’est plus seulement exploité comme un cache accélérant les performances mais comme le média unique de conservation des données. Au point de parfois flouter la frontière entre le NAS et les baies Full Flash.

LE QNAP TS-H686 MISE SUR LA COMPRESSION

NAS QNAP H686

Ce modèle bénéfi cie du nouveau système d’exploitation QuTS qui exploite le système de fi chier ZFS 128 bits
optimisant les performances. Le TSH-686 offre des fonctionnalités de déduplication et de compression à la volée des données pour accroître la capacité et les performances. Reposant sur un CPU Intel Xeon D-1602 à 2,5 GHz, il offre quatre ports 2,5 GbE et accueille jusqu’à 128 Go de DDR4, par exemple, pour accélérer la virtualisation.

JUSQU’À 16 DISQUES AVEC LE SYNOLOGY DS1621XS+

NAS Synology DS1621XS

Le tout nouveau DS1621xs+ reprend le design de la génération précédente, et est doté d’un processeur Intel Xeon D-1527 à 2,2 GHz. En natif, ce NAS dispose de six emplacements pour disques durs mais, ses capacités sont extensibles jusqu’à 16 disques via les modules complémentaires DX517. Côté performances, deux emplacements sont dédiés à un SSD NVMe, pour une optimisation du cache, et sur la partie réseau, « Des fonctions le 10 GbE est natif.