« Nous avons publié notre premier bilan carbone en 2022 »

Pour Youssef Kilany, les données sont au cœur de l’activité du GIP-MDS, stratégiques et sensibles, et sont hébergées dans les data centers de ses partenaires. Le GIP-MDS est le fer de lance de la sphère sociale en matière d’écologie et de préservation des ressources.

Youssef Kilany, directeur de l’architecture et de la production au sein du GIP-MDS

Quelle est la mission du GIP-MDS ?

Le GIP-MDS (Groupement d’intérêt public-Modernisation des déclarations sociales) est un service public dont l’objectif est de digitaliser les formalités déclaratives des entreprises et donc d’apporter de la simplification. Via un portail (Net-entreprises.fr), le groupement d’intérêt public gère les remontées des données sociales des entreprises françaises pour les diffuser à une trentaine d’organismes sociaux (CPAM, MSA, France Travail, Cnav, Acoss…). L’organisme exerce également la maîtrise d’ouvrage opérationnelle de la DSN (déclaration sociale nominative), ce qui a permis de remplacer plusieurs procédures. Il a également mis en place le prélèvement à la source.

Au sein du GIP-MDS, possédez-vous votre (vos) propre(s) data center(s), et travaillez-vous avec des fournisseurs de cloud externes ?

Le GIP-MDS ne possède pas de tels bâtiments. Nous travaillons avec des partenaires et des opérateurs qui, eux, disposent de leurs propres data centers. Les données qui y sont stockées sont sensibles et volumineuses. Il n’y a pas de données stockées chez des fournisseurs ou des opérateurs de services cloud tiers. Dans ce contexte, la gestion des data centers est stratégique. Si je résume le processus, l’entreprise fait sa déclaration, qui va être déposée sur notre système, puis lui-même va traiter et faire des comparaisons en allant puiser des données, des référentiels dans les installations de nos partenaires. Tous les échanges sont sécurisés via des VPN interministériels, des réseaux internes et divers autres dispositifs. En outre, nous travaillons actuellement sur un projet hébergé dans un cloud privé chez un opérateur souverain, mais je ne peux pas en dire plus.

Les bilans carbone de nos partenaires sont pris en compte dans notre bilan. »

Accordez-vous de l’importance au critère écologique des data centers de vos prestataires ? Vous fournissent-ils un bilan carbone que vous valorisez dans votre politique RSE ?

Oui, nous travaillons avec nos partenaires sur l’établissement d’un bilan carbone, un projet que nous avons débuté dès 2018 avec un premier bilan en 2022. L’objectif est d’avoir une vue globale sur notre consommation et de mesurer l’efficacité énergétique des data centers. D’ailleurs, nous l’améliorons au fur et à mesure. Cela a notamment été le cas pour l’un des centres de données. Aujourd’hui, je peux dire que notre consommation se situe dans la moyenne, nous ne sommes pas dans la surconsommation. Dès que nous avons la possibilité d’optimiser ou de valoriser nos ressources énergétiques, nous le faisons. Par exemple, certains des data centers chauffent des habitations dans certaines villes.
Enfin, les bilans carbone des data centers de nos partenaires sont également pris en compte dans notre propre bilan carbone, ce qui valorise notre politique RSE d’entreprise.

Quel est le portrait-robot idéal d’un data center,s’il y en a un d’ailleurs ?

C’est compliqué de dresser un portrait-type, un data center doit déjà être fiable, opérationnel et sécurisé. Par exemple, au sein du GIP-MDS, nous exploitons l’IA pour surveiller les flux de données liés aux déclarations, de toute nature, qu’elles aillent bien vers leur destination. Sur les aspects de durabilité et d’efficacité énergétique, il faut s’aider d’outils modernes afin de réduire la consommation d’énergie. Ainsi, l’intelligence artificielle sert à anticiper les défaillances matérielles et à optimiser la maintenance. D’ailleurs, sur la partie matérielle, certaines règles obligent les acteurs publics à disposer d’équipements réutilisables et à les emmener le plus loin possible, même si l’évolution et la compatibilité du logiciel ne dépendent pas forcément de nous, mais bien plutôt de l’éditeur.