L'heure de la reprise sonne pour le smartphone

L’heure de la reprise sonne pour le smartphone

En baisse depuis quatre ans, le marché des smartphones enregistre des signes de redressement. Le segment des professionnels est de loin le plus prometteur et le plus rémunérateur.

Août 2021
Par Thierry Bienfait

Les instituts d’études qui pariaient régulièrement sur une embellie du marché du smartphone en ont été pour leurs frais. La téléphonie mobile est restée constamment dans le rouge de 2017 à 2020. Quatre années de baisse entre 5 % et 6 %, selon les observateurs. Une « dégringolade », selon les analystes d’IHS Markit, qui s’expliquerait d’abord par la saturation. Ultraconcurrentiel, ce secteur a poursuivi sa concentration entre les mains de quelques grands constructeurs, tels que Samsung, Huawei, Apple, Xiaomi ou Oppo, qui écoulent plus de 70 % des téléphones lancés sur le marché. Un mouvement de concentration qui a mis sur la touche un constructeur comme LG. Au-delà de la guerre commerciale, les difficultés se sont accentuées pour tous avec l’arrivée du coronavirus. « La pandémie fait partie des principaux obstacles à la croissance des ventes de smartphones », estimait Strategy Analytics, en février 2020. Patatras ! Les ventes se sont effondrées à -38 % entre mars 2019 et mars 2020, en raison de la demande réduite due aux mesures de confinement. « La plus grande chute dans l’histoire du marché des smartphones [grand public] », commentait le cabinet d’analystes.

100 % des sociétés ou presque, comptant 250 personnes ou plus, fournissent des smartphones connectés à Internet à leurs employés.

(Source : Insee)

DES FONCTIONNALITÉS DÉDIÉES AUX PROFESSIONNELS

Alors qu’en téléphonie B2B, réputée pour générer davantage de valeur ajoutée, l’activité a connu une hausse des ventes de 6,4 % au premier trimestre 2021, selon GfK. D’une part, les usines ont repris, et les retards d’approvisionnement ont cessé. Par ailleurs, les modèles compatibles 5G paraissent booster les ventes, « une opportunité de raccourcir le cycle de vie [de ces] smartphones haut de gamme, commercialisés aux alentours de 1 000 € », souligne Gartner. IDC, pour sa part, anticipe que les ventes de ces téléphones 5G avoisineront les 20 % des modèles livrés cette année. Enfin et surtout, les constructeurs ne sont pas en panne d’innovation afin de répondre aux besoins de productivité en situation de mobilité. Leurs produits sont en effet devenus de véritables ordinateurs de poche, comprenant le plus souvent un espace significatif de stockage, un port microSD, un écran de grande taille, résistant aux chocs, dotés d’une autonomie élevée, prêts à se défendre contre les intrusions et les vols de données, équipés d’un appareil photo performant qui offre une haute qualité de prise de vue, une application GPS, voire deux cartes SIM. Mieux encore, les smartphones professionnels intègrent une myriade de fonctions destinées à faciliter la vie des travailleurs, comme la prise de notes au stylet exportées vers un PC ou, inversement, des documents glissés depuis un PC vers le smartphone. Des fonctionnalités recherchées par ceux et celles qui veulent gérer à distance tout ce qui est réalisé au bureau : contacter ses collaborateurs et ses clients, accéder à Internet de toute part, consulter ses e-mails, suivre ses rendez-vous, contrôler une présentation, etc. Crise ou pas crise, il faudra bien que leurs entreprises continuent de les équiper de tels téléphones, lesquels n’ont rien du gadget en période de télétravail.

Selon les données d’IDC, la croissance des ventes de smartphones B2B pourrait atteindre 6 % en 2021 grâce à la 5G.