
Serveurs au service des usages
Indispensables pour exécuter les applications et stocker les informations, les serveurs cloud s’adaptent à de nombreux scénarios d’utilisation. Illustration avec quelques constructeurs leaders.
Mar 2022Par Frédéric Bergonzoli
Pour simplifier les opérations cloud, nous avons choisi voilà dix ans, une solution basée sur un modèle d’infrastructure en mode cloud. Le but visé est d’aider les clients à répondre à la virtualisation, et à simplifier la connectivité, en unifiant le flux des données, le stockage et le trafic de management. Nous gérons nos serveurs selon le même modèle opérationnel, qu’il sagisse du blade, du rack, de l’hyperconvergence ou du serveur de stockage », indique Olivier Neraut, Head of Datacenter & Cloud de Cisco Systems France pour décrire sa plate-forme unified computing system (USC). Depuis, elle a connu des phases d’enrichissement, dont la plus récente a abouti il y a six mois à la gamme USC X. Cette dernière illustre la souplesse avec laquelle les fabricants prennent en charge une multitude de tâches à partir du même type de serveur. Cette volonté de fédérer les environnements et rompre avec les silos conduit à doter l’utilisateur d’une expérience similaire à celle qu’il vit dans le cloud public. Les sociétés qui exploitent un modèle IaaS pour traiter les charges de travail et stocker les données recouvrent ainsi la flexibilité du SaaS pour piloter leurs ressources. Pour Cisco, ces approches sont nécessaires pour augmenter la visibilité des liens qui connectent infra et applications. On en tire alors de précieuses données d’analyse, puis on établit, à partir de ces informations, des règles ensuite confiées à des moteurs d’automatisation.

« Notre offre adresse aussi le stockage cloud, en traditionnel ou softwaredefined aisément hybridable »
Nicolas Mahé, expert solutions, Lenovo ISG
PRÊTS À L’EMPLOI MAIS ADAPTABLES
Chez Lenovo, la gamme de serveurs ThinkSystem comprend toutes les briques de base pour bâtir des clouds. Elle est renforcée par les solutions ThinkAgile qui incluent des serveurs, des dispositifs de stockage prêts à l’emploi, et des capacités réseau opérationnelles. Ces solutions se prêtent à des scénarios d’usage très large, ou se fondent dans des environnements spécifiques comme ThinkAgile SX pour Microsoft Azure Stack qui permet d’utiliser les services Azure à partir du data center de l’entreprise. « Notre offre adresse également le stockage cloud, soit à partir d’architectures de stockage traditionnel, par exemple des baies codéveloppées avec NetApp et qui intègrent l’OS de cet éditeur, soit avec du software-defined storage proposé en majorité en mode natif S3 pour faciliter l’hybridation », ajoute Nicolas Mahé, expert solutions, chez Lenovo ISG. Sur le marché, les offres de serveurs ont largement dépassé le cadre du matériel. Elles cherchent à soulager les entreprises de contraintes dues au déploiement, en particulier l’intégration, le design, les tests et le prototypage. « Nous avons évolué d’un statut de fournisseur hardware vers celui de fournisseur de solutions comprenant du matériel, la gamme Proliant notamment, mais aussi du logiciel et des services qui offrent une expérience de cloud à tous. Et cela, en les accompagnant avec HPE Compute Ops Manager, une plate-forme digitale qui simplifie l’utilisation, accélère le déploiement des techniques et gère le cycle complet des infrastructures serveurs. Ces solutions sont consommées à la demande, au niveau du matériel ou du IaaS, mais aussi à celui des packaged solutions destinés aux workloads, par exemple pour déployer du Datalake as a Service, du Container as a Service, ou encore du VDI as a Service », souligne Philippe Rullaud, directeur de la B.U. Infrastructures et opérations de HPE.

« HPE Compute Ops Manager facilite l’usage, accélère le déploiement et gère les infras serveurs »
Philippe Rullaud, directeur de la B.U. Infrastructures et opérations, HPE
L’HYBRIDATION S’IMPOSE
Si les entreprises accèdent au cloud avec tout type de serveur, elles recherchent des systèmes modulaires et assez flexibles pour héberger au cas par cas un ensemble de besoins. Ainsi, l’hybridation est une solution qui s’impose lorsque les entreprises s’ouvrent à l’extérieur mais souhaitent conserver et protéger en interne leur capital informationnel. « Hormis les TPE qui migrent souvent la totalité de leurs données dans un cloud public, la plupart de nos clients optent pour du privé. Nous nous appuyons alors sur l’offre VMware Cloud Foundation pour leur proposer de bâtir un cloud privé doté d’un degré fort d’automatisation, d’un portail de “self-service provider” pour les usagers qui veulent déployer des VM, et d’une connexion vers quelque 4 000 fournisseurs de cloud public. Plusieurs de nos serveurs ont été validés dans le cadre de cette proposition, au premier rang desquels le châssis Blade MX 7000 », indique Jean-Sébastien Volte, Brand Manager offres serveurs et réseaux chez Dell EMC. Sur le plan matériel, l’évolution des CPU semble inarrêtable d’année en année. Dans le cloud, ce surplus récurrent de puissance de calcul devrait se traduire par une augmentation de la densité de VM, mais aussi favoriser l’essor des serveurs monoCPU moins énergivores. Les GPU ne sont pas en reste, en particulier pour servir de relais de performances et soulager les CPU dans le traitement des applications d’IA. Enfin, entre la banalisation du SSD, la progression du MVMe et plus généralement la réduction des formats des disques, les techniques de stockage constituent elles aussi un facteur d’évolution significatif. La distribution de ces solutions repose toujours sur le tandem classique formé par les grossistes et leurs partenaires. Les premiers organisent la mise à disposition de serveurs dans une offre plus large d’abonnement, voire de DaaS. Quant aux revendeurs, ils présentent tous les profils et sont accompagnés dans la vente des solutions – pour les moins aguerris d’entre eux.

« Appuyés sur l’offre VMware Cloud Foundation, nous proposons un cloud privé fortement automatisé »
Jean-Sébastien Volte, Brand Manager offres serveurs et réseaux, Dell EMC
CLOUD, SERVEURS ET RÉDUCTION D’EMPREINTE CARBONE
Selon une étude réalisée par IDC¹, passer au cloud économiserait d’ici à trois ans plus d’un milliard de tonnes d’émissions de CO₂. Ces prévisions s’appuient notamment sur la consommation électrique des serveurs et leur distribution, avec des comparaisons d’usage de logiciels sur site et dans le cloud, à partir d’infrastructures actuelles ou rénovées. Ce n’est pas la seule étude à souligner le rôle bénéfique du cloud pour la nature, même si, sous sa forme actuelle, le Nuage est loin d’être un champion écologique. Selon les experts, l’adoption de sources d’énergie renouvelables contribuerait à le rendre plus vert, tout comme l’achat de matériel et de logiciels à haut rendement énergétique. Depuis quelques années, les fabricants de matériel se targuent de concevoir des dispositifs qui participent à la réduction globale de CO₂. Les serveurs, même virtuels car ceux-ci reposent bel et bien sur des infrastructures physiques, sont l’objet de toutes les attentions. « Comparé à l’énergie consommée par un serveur voilà huit ans, un sixième seulement de cette énergie est nécessaire pour réaliser la même tâche sur un serveur », assure-t-on chez Dell. Pourvus de capacités de calcul supérieures, les serveurs modernes sont certes plus gourmands en électricité, mais ils permettent de traiter davantage de tâches. En outre, avec le renfort de l’I.A., la conception de systèmes de refroidissement, portés sur l’optimisation des ventilateurs et l’usage de liquide à la place de l’air, réduit le gaspillage. D’autres indicateurs de performance clés illustrent la façon dont les parcs de serveurs profitent d’une supervision toujours plus fine.
¹ Worldwide CO² Emissions Savings from Cloud Computing Forecast, 2021–2024: A First-of-Its-Kind Projection, IDC