Place aux services cloud

Place au service sur les places de marché

Commander et provisionner des produits cloud depuis le même endroit, le tout avec une seule facture mensuelle, sont deux piliers d’une marketplace. Autour de cet outil se tissent des services variables d’un distributeur à l’autre.

Fév 2023
Par Frédéric Bergonzoli

Quel grossiste n’a pas basculé ses activités, en totalité ou en partie, dans le cloud ? Celui qui ne l’a pas encore fait n’est certainement plus actif sur le segment, ou alors se contente d’un business transactionnel classique. L’adoption du cloud ne se décrète pas, martèlent les spécialistes, elle est le résultat d’un processus de maturation qui suppose des choix stratégiques et technologiques.

Les early adopters ont réalisé ces choix voilà quelques années, ce qui les placent sur le même plan qu’un distributeur né dans le cloud, en termes d’efficacité des processus d’achat, de vente et de gestion des services distants. Lorsque le marché du cloud ne se composait que d’applications tierces, les anciennes méthodes de distribution furent abandonnées au profit de la marketplace, rassemblant des offres protéiformes allant de la plate-forme offrant des fonctions pointues et automatisées, au web shop amélioré adossé aux infrastructures cloud des fournisseurs.

Mais même lorsque le portail de distribution cloud reste sommaire, les grossistes veulent en faire un centre de profit et de croissance offrant aux revendeurs les plus généralistes la possibilité de choisir, d’acquérir, et de déployer des applications SaaS. Pour les places de marché élaborées, des services plus complexes à mettre en œuvre sont disponibles, suivant le profil des partenaires.

Démonstration préalable

Ces offres suivent des exigences qui s’appliquent aux services cloud habituels, en particulier les protocoles d’inscription tels que l’analyse de la sécurité et de la confidentialité. La gestion des utilisateurs, le processus de déploiement et la facturation pour l’utilisation des logiciels et services sont devenus, eux, des prestations « basiques », dont l’efficacité reste à contrôler avant de signer chez le grossiste.

Par exemple, si un distributeur génère des factures distinctes pour chaque produit commandé, ou si les cycles de facturation sont lancés à la date d’achat ou d’approvisionnement, le démêlage manuel de la facturation devient chronophage. Rien ne vaut une démonstration du portail ou de la plate-forme utilisée pour commander, provisionner et gérer les produits cloud, en prenant le temps de comparer la conception de l’interface, la facilité d’utilisation et la convivialité.

On peut également s’enquérir de la scalabilité des outils, c’est-à-dire leur capacité à supporter une croissance fulgurante et un trafic significatif. On peut aussi voir s’ils acceptent l’intégration de PSA (professional services automation), ou bien si le programme de partenariat exige des minima de commandes. Ce qui est à éviter. Quatre autres points à ne pas négliger : la nature du support technique, le gestionnaire de compte dédié, les programmes de formation et, tout simplement, la réputation de la marketplace auprès des MSP.

La grande forme des services de cloud public

Selon IDC, le cloud public mondial a connu une croissance de 29 % en 2021, à plus de 400 Mds $. Il devrait dépasser les 1 000 Mds $ en 2026. Les principaux fournisseurs, Microsoft en tête, suivi par Amazon Web Services, Salesforce, Google, SAP et Oracle, ont capté plus de 40 % du marché en 2021. Numéro un mondial tous segments confondus, Microsoft performe dans le SaaS, avec près de 68 % du marché. Pour sa part, AWS bénéficie de 40 % sur les segments cumulés du IaaS, PaaS et SIS.

Marché des solutions et services cloud

Quant au marché français du cloud, le cabinet Markess by Exaegis l’estime à 27 Mds € en 2025. Si le SaaS reste le véritable moteur du cloud (il représente 6,1 Mds € en France, et sa croissance est attendue à 17 % par an en moyenne d’ici à 2025), l’IaaS fait figure d’accélérateur avec +37 % sur 2021. Plus globalement, d’ici à 2025, 2,8 Mds € de plus par an devraient être engagés par les entités et organisations publiques dans le cloud.