L’intelligence artificielle fait entrer le recrutement dans une nouvelle ère

Automatiser des tâches répétitives, détecter une cible, comprendre ses besoins, lui proposer des solutions personnalisées, lui faire vivre une expérience adaptée, interagir avec elle… L’intelligence artificielle révolutionne le recrutement depuis déjà dix ans.

Ressources humaines

L’objectif d’un service de recrutement est d’attirer, séduire, convaincre, enrôler et fidéliser les bonnes personnes. Pour chaque profil recherché, un recruteur doit être capable de créer le portrait-robot d’un candidat. Il doit rédiger des messages pertinents pour l’attirer, des contenus enrichissants pour le séduire, soigner sa communication et lui proposer une expérience inédite. Le recrutement est donc centré sur une grande quantité de données issues d’informations collectées par les recruteurs ou contenues dans les CV des candidats.

Ainsi, depuis une dizaine d’années déjà, le machine learning, un sous-ensemble de l’intelligence artificielle s’est imposé comme une évidence dans les process de recrutement. Cette pratique consiste à utiliser des méthodes d’IA pour extraire des données, les analyser, en tirer des leçons et prévoir les tendances futures pour prendre les meilleures décisions possibles.

L’IA pour détecter et séduire

• Les algorithmes de filtrage présents dans les outils de recrutement permettent d’identifier automatiquement les candidats potentiels correspondant aux besoins de l’entreprise. Cette recherche se fait soit par mots-clés, soit par l’analyse de profils similaires. Certains outils s’occupent en toute autonomie de la segmentation des candidats et de la personnalisation des messages qui leur sont adressés.
• Les algorithmes de reconnaissance de texte peuvent analyser un CV, en extraire des données spécifiques, identifier les champs correspondant à ceux d’une base de données, créer et compléter automatiquement des fiches candidats. Une fois l’information reconnue et structurée, le matching CV permet de classer les candidats, de les catégoriser et de leur donner un pourcentage de compatibilité avec une fiche de poste.
• Les chatbots répondent automatiquement à des requêtes issues d’une bibliothèque de questions-réponses. Les contenus sont personnalisés en fonction des besoins d’une cible ou d’une typologie de questions. Les chatbots peuvent, par exemple, informer les candidats sur le statut de leurs candidatures, effectuer une présélection en leur posant des questions, leur présenter la façon dont est organisée une entreprise ou les intérêts à la rejoindre.
• Les outils d’opinion mining, qui servent à analyser des textes pour en déterminer les éléments de langage et le ton utilisés, permettent au recruteur de mieux connaître son candidat cible et d’adapter sa communication avec lui.
• Le predictive hiring permet de détecter le bon moment pour contacter un candidat, prédire son potentiel de réussite dans un poste ou son adéquation avec une culture d’entreprise grâce à des algorithmes qui analysent son historique et anticipent ses comportements.

On l’aura compris, ces outils sont précieux dans les premières phases du process de recrutement. Mais, depuis un an, une autre forme d’IA se démocratise, l’IA générative, beaucoup plus créative car à partir de ce qu’elle observe dans les données qu’on lui a injectées, elle génère des analyses inédites. Dans le cadre du recrutement, l’IA est désormais capable de générer, en fonction des codes et du profil du candidat ciblé :

« Avec l’IA, tout recruteur est plus rapide, plus qualifié et plus pertinent »

• un storytelling valorisant la culture d’entreprise ;
• des messages d’accroche personnalisés et des offres emploi percutantes ;
• des questionnaires d’entretien technique.
  

Ainsi, rendre tout recruteur plus rapide, plus qualifié et plus pertinent pour chacun des postes qu’il a à pourvoir. Nous n’en sommes qu’au début, mais l’IA pourrait évaluer les compétences techniques et comportementales d’un candidat en analysant son langage corporel et la qualité de ses réponses. Elle pourrait dialoguer avec la nouvelle génération de recrues, comprendre ses objectifs, répondre à ses attentes et même anticiper ses besoins. Sa seule limite sera-t-elle l’éthique ?