De plus en plus ergonomiques et fidèles

Connectique simplifiée, ergonomie et design déterminent l’achat : voilà pourquoi les modèles bureautiques, qui montent en gamme et en taille, concurrencent les modèles dédiés aux arts graphiques.

Les moniteurs traditionnels ont tellement évolué qu’on n’a plus de gamme vraiment dédiée aux arts graphiques », confie Frédéric Serafin, directeur général d’iiyama France. Pour le constructeur « certaines dalles IPS, après calibrage, donnent des résultats très satisfaisants ; il est crucial de composer une chaîne graphique homogène entre la partie création, visualisation et impression », souligne-t-il. Car les professionnels de l’image numérique attendent beaucoup de leur écran : restitution fidèle des couleurs, précision des tracés, rapidité des traitements, finesse du contraste et de la luminosité, angle de vision et surface d’affichage, etc. Ce sont autant de critères de choix des écrans haut de gamme dédiés aux arts graphiques. 

Sur ce dernier point, le directeur général d’iiyama France rappelle que : « Le besoin des graphistes n’est pas seulement d’obtenir des couleurs réelles mais surtout fidèles. Plutôt que de mettre de l’argent dans un écran excessivement onéreux, nous préférons parfois conseiller aux professionnels de l’image numérique de prendre un écran de moyen ou haut de gamme dans la classe bureautique, mais doublé d’une bonne sonde externe avec laquelle on calibrera et équilibrera les couleurs. Et l’avantage d’une sonde, c’est qu’on peut la balader sur plusieurs écrans. » 

Face à la relative complexité des caractéristiques d’un écran haut de gamme, quels sont les usages clés et quelle est l’évolution technologique à surveiller ? « Dans les arts graphiques, même les opérateurs qui ne faisaient que de la photo sont amenés à produire de plus en plus de vidéos », explique Frédéric Rol, ingénieur solutions graphiques chez Feeder, distributeur exclusif d’Eizo.

Il prédit que « l’avenir dans la vidéo, c’est le HDR, pas la 16K. Par ailleurs, la généralisation de l’USB-C  qui offre une large bande passante permettant d’ajouter des fonctions de HUB, LAN , KVM et de charge électrique sur les écrans graphiques, et celle de l’UHD ou de la 4K assorties d’espaces colorimétriques professionnels, sont les trois tendances qui se poursuivent cette année ».

Au-delà d’une course à la puissance et à la haute fidélité chromatique, l’ergonomie devient un critère significatif d’achat, qu’il s’agisse des réglages d’orientation et de hauteur des périphériques, de la gestion des câbles, du dispositif antiscintillement, des filtres de lumière bleue ou de l’usage de supports adaptés. Sans parler du design, au moment où les moniteurs s’invitent durablement à domicile pour cause de télétravail.

Même s’il est toujours difficile d’obtenir des chiffres de la part des fabricants de moniteurs, d’après Frédéric Serafin, après l’accélération due à la crise sanitaire qui a profité à tous les segments, « il ne faut pas attendre de croissance significative sur le haut de gamme, mais une demande stable». D’après lui le HDR n’est pas appelé à devenir un standard sur les arts graphiques où l’argument significatif reste la fidélité. « L’HDR est plus intéressant dans le jeu vidéo où il amène des contrastes supérieurs ».

Le point sur les technologies UHD et HDR

La haute résolution est l’un des facteurs clé du moniteur dédié aux arts graphiques. Elle fait référence au nombre de pixels que le moniteur peut afficher. Plus elle est élevée, mieux c’est. À ne pas confondre avec le HDR, pour high dynamic range, qui propose d’étendre la plage dynamique de l’image. Tout est une histoire de luminosité, ou plutôt de luminance, laquelle s’exprime en nits ou en candela par mètre carré. Les principaux formats HDR proposés par les fabricants sont le HDR10,  norme ouverte la plus utilisée, avec des couleurs encodées sur 10 bits, et des métadonnées généralisées.

Le Dolby Vision est une technologie HDR exclusive de Dolby promettant des couleurs équivalentes à 12 bits, et des métadonnées scène par scène. Le HDR10+ est un nouveau format HDR propriétaire en développement, assorti de métadonnées image par image.