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Club des Dirigeants Réseaux & Télécoms : “La réussite du SD-WAN passe par un audit rigoureux.”

Le software-defined WAN séduit par son apport en visibilité et en souplesse. Mais le gain en disponibilité du réseau qu’il procure ne doit pas faire oublier une phase cruciale de vérification.

Mai 2020
Par Benoît Huet

Environ 120 personnes étaient présentes lors de notre évènement sur le SD-WAN à Paris en février 2020 », indique Philippe Sordet, vice-président du CDRT. Il faut dire que le sujet du SD-WAN passionne à l’heure d’une généralisation des applications dans le cloud. Comment mieux gérer les flux d’Office365, de Salesforce, d’une solution UCaaS et surtout d’assurer une disponibilité accrue de ces services tout en apportant plus de visibilité aux entreprises multisites ? C’est en partie à ces usages que répond le SD-WAN.
Au-delà de ces besoins, les sociétés profitent aussi de leur fin de contrat avec leurs opérateurs MPLS multiprotocol label switching) pour revoir leur stratégie WAN et s’orienter aussi vers le SD-WAN. Mais, comme le rappelle Laurent Dauphin, consultant avant-vente chez Axians, l’aspect financier (MPLS plus coûteux que le SD-WAN) n’est pas la première motivation en France. « Les liens en France sont abordables, le gain du SD-WAN n’est pas forcément économique mais plutôt axé sur l’agilité et la résilience. » Bien sûr, au niveau international sur un déploiement à très grande échelle, l’enjeu financier est probant : ce fut le cas pour Ingenico qui a déployé la solution SD-WAN de Silver Peak. « L’objectif était de réduire nos coûts liés au MPLS, nous avons donc déployé sur tous nos sites le SD-WAN de Silver Peak, lequel est managé par un infogéreur. Nous effectuons de la classification des applications en utilisant tous nos liens disponibles et les différents SLA. Deux ans après le déploiement, nous obtenons même une qualité supérieure au MPLS. Le plus important est de multiplier les liens, sur certains sites, nous en comptons trois, voire quatre », admet Aymen Chebli, consultant en charge du projet SD-WAN
chez Ingenico.

Selon les opérateurs et intégrateurs présents à la table ronde du CDRT, il existe en France une dynamique du SD-WAN.

Philippe Sordet, vice-président du Club des dirigeants Réseaux et télécoms

VERS UNE COGESTION DU SD-WAN

Plus généralement, les intégrateurs et les opérateurs présents à cette table ronde perçoivent, en France, la dynamique du marché du SD-WAN : « Il a vraiment décollé en 2019 car les entreprises souhaitaient, d’une part, accroître la capacité de leurs liens, d’autre part gagner en souplesse, et enfin fiabiliser ou simplifier leurs réseaux », relève Loïc Labbé, directeur de la Business Line Data Entreprise chez Hub One. La reprise en main des entreprises de leurs réseaux avec le SD-WAN a d’ailleurs longuement été débattue. Et pour cause, les sociétés n’ont aucune visibilité avec leurs liens MPLS entièrement gérés par les opérateurs. Avec le SD-WAN, c’est le contraire. Cela dit, pour les entreprises qui ne disposent pas de ressources internes, les intégrateurs et opérateurs conseillent plutôt la cogestion, c’est le cas d’Adista : « Notre offre de SD-WAN SoFlex est un service comanagé. N’oublions pas que nous ne configurons pas une solution SD-WAN comme un WAN classique, c’est un projet applicatif et pas seulement réseau », précise Olivier Grosjeanne, directeur technique et CTO d’Adista. Et Laurent Dauphin d’enfoncer le clou : « Un projet SD-WAN chez le client reste complexe et structurant, il ne faut surtout pas rater la phase d’ingénierie. » Un avis que partage David Remaud, responsable développement d’activités chez Apixit en insistant sur l’importance d’une étape d’audit mise en place au préalable.