Portrait de Xavier Grossetete - Kosc Telecom

Kosc Telecom prend de l’envergure grâce à Altitude Infra

À un clic de mettre la clé sous la porte en 2019, Kosc Telecom s’est relancé après sa reprise par Altitude Infra en juin 2020. L’opérateur de gros veut couvrir 100 % du territoire en fibre pour s’imposer.

Sep 2021
Par Vincent Verhaeghe

En à peine cinq ans d’existence, Kosc Telecom a déjà vécu plusieurs vies. Lancé en 2016 sous l’impulsion des pouvoirs publics, notamment de l’Arcep, pour diversifier un marché des télécoms d’entreprise phagocyté à près de 90 % par Orange et SFR, l’opérateur connaît rapidement plusieurs déboires financiers qui l’amènent en 2019 à la barre du tribunal de commerce. L’entreprise est reprise in extremis en juin 2020 par Altitude Infra dont les activités complètent celles de Kosc Telecom. « Nos ambitions sont claires : être le troisième opérateur de gros derrière Orange et SFR. Pour cela, Altitude Infra met les moyens en investissant 150 M€. Il ne s’agit pas de recréer Kosc Telecom mais d’en faire une version évoluée et améliorée », explique Xavier Grossetête dont la nomination en tant que directeur commercial, quelques mois après le rachat de Kosc Telecom, symbolise les ambitions d’Altitude Infra. L’opérateur wholesale mise simultanément sur les équipements et sur le réseau dont il dispose déjà, auxquels s’ajoutent de nouvelles offres destinées aux opérateurs. Kosc Telecom bénéficie ainsi de quelque 800 noeuds de raccordement optiques (NRO), et prévoit d’en déployer 300 de plus. « L’extension du réseau sur tout le territoire est une priorité. Déjà, 60 % des ‘‘Siret’’ en France sont éligibles à nos offres fibre, mais nous souhaitons tendre vers les 100 % d’ici à fin 2021. Il faut souligner que dans le domaine de la fibre, la France est le pays qui bénéficie du taux de déploiement le plus rapide, mais il reste encore beaucoup de travail à faire, y compris au niveau du client final, car beaucoup d’entreprises ignorent qu’elles sont éligibles. »

OFFRE DIVERSIFIÉE

En premier lieu, Kosc Telecom s’est surtout bâti sur la fibre FttH (Fiber to the Home), mais son catalogue évolue depuis le rachat par Altitude Infra. Si l’opérateur poursuit cette offre FttH nommée Essentiel, il dispose désormais de solutions FttO (Fiber to the Office) appelées Premium, dont la liaison dédiée à chaque client garantit des débits très élevés. « Et en parallèle, nous proposons, depuis cet été, une offre intermédiaire dite Confort qui cible notamment les 500 000 entreprises encore équipées en SDSL, et propose une fibre améliorée assortie de débits potentiels de 1 Gbps sur des flux critiques, ou des services importants comme une garantie de rétablissement en J+1 », explique Xavier Grossetête.

« Être le troisième opérateur de gros, derrière Orange et SFR. »

Xavier Grossetête, directeur commercial de Kosk Telecom

CHANNEL ACCOMPAGNÉ

Ces nouvelles solutions se verront complétées d’un investissement au niveau des équipes : chacun des opérateurs clients de Kosc Telecom dispose de cinq personnes dédiées au plan commercial mais aussi sur l’aspect technique. Voilà qui profitera aussi au channel de ces opérateurs. « Kosc n’a pas vocation à adresser directement les intégrateurs télécoms qui restent les revendeurs de nos opérateurs partenaires, mais pour autant, nous proposons des prestations telles que des formations ou des webinaires auxquels ils participent », insiste Xavier Grossetête. La stratégie mise aussi sur la visibilité et la prédictibilité, domaines essentiels dans le déploiement d’une offre fibre. « Nous pouvons déployer une liaison FttH en moins de trente jours, et pour tout ce qui concerne les dessertes privées, nous motivons nos sous-traitants en les rémunérant au résultat, et non pas sur la prise de rendez-vous. »

LE POTENTIEL DE LA FIBRE ATTEINT DES SOMMETS
Selon une étude Ifop réalisée pour le compte de Kosc Telecom¹, 65 % des entreprises interrogées sont prêtes à migrer vers une offre fibre, dont 93 % d’ici à trois ans. Le potentiel est énorme car, toujours selon cette étude, seules 37 % des entreprises sont raccordées à la fibre selon les régions dont la disparité saute aux yeux : 73 % en Île-de-France et 17 % dans les communes rurales.
¹ Étude réalisée en janvier 2021 sur 802 entreprises comptant de 1 à 250 salariés.