Station de travail portable

Produire partout et confortablement

Les stations de travail mobiles sont l’illustration du savoir-faire des constructeurs pour équilibrer puissance et portabilité. Un dosage subtil dont ils repoussent régulièrement les limites.

Juil 2022
Par Frédéric Bergonzoli

Le marché de la mobilité fait partie des plus dynamiques du secteur IT. En comparaison de l’année 2020, il a connu en 2021 un boom de près de 25 %, rapporte Context. Le cocktail crise sanitaire et télétravail pèse dans l’adoption de pratiques qui contribuent à revoir le partage du temps entre le bureau, le domicile ou tout autre lieu distant. Ces organisations laissent peu de place aux compromis lorsque le coeur des activités repose sur le travail d’ingénieurs, d’experts métier ou de créatifs. Autant de professionnels qui attendent d’une station de travail mobile la quasi-perfection. Sans parler des utilisateurs dont les portables bureautiques n’ont pas les ressources nécessaires pour traiter des fichiers de données au volume de plus en plus conséquent.

Pour satisfaire ces demandes, les fabricants sont lancés dans une course à la puissance, à la fiabilité et à la légèreté. Si tous les composants ont leur importance, certains sont cruciaux. « Il y a d’abord le processeur, conditionné par le nombre de coeurs et leur fréquence. Plus on doit gérer des tâches et ouvrir simultanément plusieurs logiciels, plus il faut bénéficier de coeurs sur le processeur pour éviter des latences. La partie graphique, ensuite, ne doit pas être considérée uniquement pour la visualisation, mais plutôt comme un couteau suisse permettant, par exemple, d’utiliser un écran externe, de travailler en haute résolution, de réaliser des calculs intensifs et des simulations, ou encore d’épauler des applications d’intelligence artificielle », explique Julien Vinel, responsable des produits stations de travail chez Dell.

Le duo CPU GPU ne serait pas performant sans mémoire vive. Toute application ne peut se passer de RAM, mais sur une station de travail, certains traitements comme la modélisation ou la réalité virtuelle, sont gourmands et souvent tellement critiques, que la mémoire ECC (error correcting code) est à privilégier pour prévenir les erreurs de corruption de données et la perte d’heures de travail en cas de crash. Si les modèles disposent généralement d’une capacité maximale de 64 Go, de plus en plus de fabricants l’étendent à 128 Go, en privilégiant la facilité d’upgrade. « Dans notre offre Fury, la mémoire est placée sur la partie arrière de la station. Elle est accessible sans démontage et sans outil. L’ajout d’un SSD est tout aussi simple », illustre David Greco, Worldwide Mobile Workstation Product Management Lead chez HP.

SAUVEGARDE ET AFFICHAGE

Pour le stockage, les disques Flash sont recommandés, en particulier les modèles NVMe à grande vitesse. Dans certaines stations cependant, la disponibilité d’emplacements pour disques au format 2,5 pouces permet aussi d’exploiter d’anciens supports.

Portrait de Julien Vinel - Dell

« Plus on gère de tâches et plus on ouvre de logiciels, plus il  faut bénéficier de coeurs sur le processeur »

Julien Vinel, responsable des produits stations de travail chez Dell

L’affichage, autre composante maîtresse, fournit de la 4K voire 8K dans les stations haut de gamme pour optimiser le niveau de détails à l’écran. Quant à la diagonale, elle mesure en moyenne 16 pouces. Pour assurer une meilleure portabilité, quelques modèles sont conçus avec un écran 14 pouces, mais la limite technique de compacité n’est pas loin. « Des avancées sont à attendre en termes de finesse, et les stations ultrabook vont se multiplier. Elles ne présenteront pas nécessairement moins de puissance que les modèles haut de gamme, et sauront vraiment répondre aux modes de travail hybride, avec un poids qui devrait encore diminuer », estime Abbas Niane, chef de produits chez Lenovo France En outre, la miniaturisation des dispositifs de dissipation thermique fournirait un petit gain d’espace. Sans compter les développements que les fondeurs pourraient encore réaliser.

La sécurisation de la machine est un point qui, lui, ne changera pas, chaque fabricant déclinant son propre arsenal de protection. Associées à un bon antivirus, les mesures de sécurité sont satisfaisantes. « Notre technologie Wolf agit au niveau hardware avec une mémoire Flash totalement isolée du système, et qui sert de référence si la Flash principale a été hackée : en cas d’attaque du bios, elle rétablit les paramètres d’origine. D’autres mesures de protection sont activées sur nos stations, notamment Sure Sense, un algorithme intelligent qui a la capacité de détecter l’exécution de code suspect », explique David Greco, chez HP.