Notebook sur une table

Les notebooks incarnent les petits princes de la mobilité

Dans les organisations façonnées par le travail hybride, les notebooks et leurs déclinaisons tactiles trustent le top des ventes. Leur poids se réduit alors que leur puissance augmente et que leur protection se renforce.

Août 2021
Par Frédéric Bergonzoli

L’évocation du travail à distance a toujours fait de l’ordinateur portable le cordon ombilical entre l’utilisateur nomade et son bureau. C’est d’autant plus vrai en ces temps de pandémie où la vague du télétravail a submergé les entreprises, et fait monter en flèche les besoins en équipement. Mais les exemples de premières installations distantes peu efficaces ne manquent pas : portables sousdimensionnés, vieillissants, mal configurés et posant des problèmes de sécurité. Prises de court par le premier confinement, beaucoup n’avaient pas optimisé les conditions de télétravail des employés. Et lorsqu’elles s’y sont mises, les fournisseurs n’ont pas toujours satisfait leur demande. En cause : une pénurie de composants. Mais cela n’a pas empêché les fabricants de concevoir de nouvelles offres ou d’en améliorer certaines, estimant que la pérennisation du télétravail contribue à soutenir la demande. Et, en tant qu’outil de production, l’ordinateur portable va détrôner le smartphone à la maison, et peut-être étendre sa suprématie sur l’ordinateur fixe du bureau. Notebook, ultrabook, 2-en-1, hybride, les gammes sont nombreuses et donnent lieu à de multiples scénarios d’utilisation. L’adoption du tactile par les utilisateurs d’applications métier est un succès, mais la technologie séduit d’autres profils, au cas par cas, selon l’activité de l’entreprise, le confort des employés et les impératifs de productivité.

Portrait de Mustapha Nhari - Asus

« L’arrivée de la prochaine version de Windows, d’ici à fin 2021, devrait démocratiser encore un peu plus le tactile »

Mustapha Nhari, directeur général, Asus France

EXPLOITER LE HAUT POTENTIEL DES CONVERTIBLES

Pour le télétravail, c’est le notebook qui est plébiscité, même si une tablette équipée de webcam fera l’affaire pour assurer une visioconférence. Les convertibles font idéalement le trait d’union entre mobilité et sédentarité, mais ils ne représentent pas encore un volume de vente satisfaisant aux yeux des fabricants. « La France accuse un certain retard sur ce segment qui ne représente que 10 % du marché professionnel, et environ 5 % pour les consumers. L’arrivée de la prochaine version de Windows, d’ici à la fin de cette année, devrait démocratiser encore un peu plus le tactile », note Mustapha Nhari, directeur général d’Asus France. La puissance ne fait pas défaut aux nouvelles gammes des constructeurs, avec un duel récurrent entre les deux grands fondeurs du marché. Chez Intel, la XIe génération de processeurs s’appuie sur la plate-forme Tiger Lake associée à l’architecture graphique Xe. Le Core i7-1185G7, sa plus puissante déclinaison, atteint 4,8 GHz. AMD aligne, lui, sa série Ryzen 4000, dont les processeurs intègrent jusqu’à 8 coeurs et 16 threads peu énergivores. Idéal pour les notebooks très fins. Épaulées par des SoC, ces puces font la part belle à l’administrationà distance et à la protection des terminaux. « La sécurité des données sur des réseaux externes, à long terme, et la nécessité de protéger l’utilisateur ou de respecter la confidentialité dans ce nouveau monde où la webcam pro est entrée dans le domicile, représentent des enjeux majeurs dans un contexte où les cyberattaques et le ransomware sont répandus. Un équipement adapté doit être assorti de solutions physiques et logicielles qui réduisent le risque d’attaque », indique Alexandrina Marques David, Category Manager, Business Notebooks, chez HP. En termes de mémoire vive, les modèles embarquent un minimum de 8 Go de RAM, 16 Go étant plutôt la norme. Devenu un classique du stockage interne, le disque dur SSD est aussi décliné avec un espace minimal de 256 Go. La batterie, associée à des composants peu énergivores, délivre une autonomie supérieure. Mais les accus haute performance alourdissent toujours le poids de la machine, et le choix entre puissance, portabilité et autonomie demeure. Pour autant, avec des applications de visioconférence gourmandes en électricité, les sessions de télétravail ne se font jamais très loin d’une prise d’alimentation.

Portrait de Vincent Leroy - Dynabook

« Le 14-pouces s’est imposé dans le télétravail sans trop empiéter sur l’espace de vie »

Vincent Leroy, directeur marketing, Dynabook Europe

ERGONOMIE, CONNECTIVITÉ, VISION ET ÉCORESPONSABILITÉ

En mode travail, l’ordinateur portable va détrôner le smartphone à la maison, et sans doute étendre sa suprématie sur l’ordinateur fixe du bureau.

L’affichage est un autre critère qui place les portables à écran OLED au top de la qualité d’image, du temps de réponse et d’appétit énergétique. Plus chers que les écrans LCD, leur confort de lecture par une forte lumière ambiante ou en extérieur est indéniable. En outre, la taille de la diagonale d’affichage oscille entre 13 pouces et 17 pouces, et sur ce point, les fabricants se positionnent. « Des études ont montré que l’espace de télétravail le plus exploité chez soi était la cuisine, avant la chambre ou bien le salon. Un segment de marché autour du 14-pouces s’est imposé pour fournir un élément de télétravail au salarié sans trop empiéter sur son espace de vie personnel », souligne Vincent Leroy, directeur marketing, chez Dynabook Europe. « Nous constatons une hausse de la demande envers les 15-pouces et les 17-pouces, simplement parce que le home office demande un écran plus grand et un clavier équipé d’un pavé numérique, par exemple, pour travailler sur Excel », selon Guillaume Lesguillier, Consumer Product Manager, chez Lenovo. De l’USB Type-C au port HDMI, les notebooks bénéficient également d’une connectivité plus riche. En plus du WiFi pour travailler sans fil à partir d’une box, les modèles haut de gamme peuvent disposer d’une connexion 4G voire 5G. Enfin, le volet développement durable est de plus en plus prisé par les fabricants. La plupart revendiquent une écoconception qui fait la part belle à l’utilisation de matériaux recyclés tels que l’aluminium et le magnésium, et, bien sûr, les matières plastiques. Notons que les entreprises impliquées par la question environnementale pourront se tourner vers le marché de l’occasion et s’approvisionner en modèles reconditionnés.

« Sécuriser les réseaux externes et assurer la confidentialité représentent des enjeux majeurs »
Alexandrina Marques David, Category Manager, Business Notebooks, HP

DES PORTABLES BIEN CUIRASSÉS

La protection des notebooks contre les chocs, les liquides renversés et plus généralement les agressions issues d’environnements extérieurs, passe par la conception de coques dites durcies, semidurcies, ou tout simplement renforcées, et qui habillent littéralement le matériel. Les portables les plus robustes résistent aux chutes, à l’eau, à la poussière, aux vibrations, aux hautes et basses températures. Autant de caractéristiques qui répondent aux normes parmi les plus draconiennes comme les standards MIL-STD 810G et IP65. Les portables hybrides, convertibles et détachables sont, eux aussi, déclinés selon ce type de protection – leur écran tactile étant utilisable avec des gants et lisible en plein soleil. Dédiées à des métiers et des activités spécifiques, ces offres sont sans doute surdimensionnées pour le télétravail, mais elles offrent une parfaite assurance de protection lors des allers-retours entre le bureau et le lieu de résidence.