La station mobile prend le travail au sérieux

Avec l’inévitable numérisation, tous les secteurs tirent parti des mobile workstations. à la puissance et à la portabilité s’ajoutent des critères d’usages plus dilués, alors que les machines s’écoulent moins rapidement.

Le meilleur processeur du moment, la carte graphique la plus puissante du marché et la plus grande quantité de RAM possible… » Quelle entreprise ne s’est pas fait conseiller de respecter cette règle de trois pour choisir une station de travail pour ses équipes ? On pourrait croire que la puissance de calcul numérique pour développer et accompagner les activités l’emporte sur d’autres priorités, mais c’est loin d’être le cas. Surtout dans un contexte économique incertain et une vague de retour du travail au bureau.

Les analystes d’IDC ont observé en 2022 une baisse des livraisons de 15,8 % sur le marché EMEA, qui se poursuit encore en 2023. Mais le cabinet prévoit un retour à la croissance : 17 % dès le second semestre, et 21,3 % en 2024. En attendant le rebond, les acteurs veulent élargir le profil des utilisateurs qu’ils cherchent à toucher. S’ils peuvent difficilement faire baisser les prix – les composants coûtent et coûteront de plus en plus cher – les fabricants adaptent leurs offres à des usages qui ne nécessitent pas toujours une pleine puissance.

Par exemple, les créatifs ou les créateurs de contenu n’ont pas les mêmes exigences que les professions qui consomment à longueur de journée du calcul intensif. Pour autant, les critères fondamentaux de choix ne varient pas. « Une station de travail mobile est d’abord un laptop certifié par les éditeurs pour l’usage professionnel de logiciels spécifiques. Certains sont adaptés à des microprocesseurs nécessitant plus de cœurs, alors que d’autres fonctionnent mieux dans un environnement lié à la fréquence du microprocesseur. Cette certification tient compte aussi désormais des cartes graphiques », explique Julien Debove, directeur commercial workstations pour Lenovo France.

« La flexibilité d’une station fixe pour changer tel ou tel composant diffère d’une station mobile »

Miguel Limones, responsable Europe du développement commercial postes clients, Fujitsu

Si tous les composants de la station mobile revêtent une importance pour fournir un environnement de travail satisfaisant, encore faut-il bien les choisir… « La flexibilité que l’on retrouve dans une station de travail fixe pour changer tel ou tel composant, n’est plus la même avec une station de travail mobile », rappelle Miguel Limones, responsable Europe du développement commercial postes clients chez Fujitsu.

L’incertitude commerciale pénalise les livraisons de stations de travail en EMEA

Selon l’EMEA Quarterly Workstation Tracker d’IDC, les livraisons d’unités ont augmenté de 26,8 % en glissement annuel au premier semestre 2022, mais ont chuté de 15,8 % au second semestre 2022, dans un contexte d’incertitude commerciale. Le cabinet prévoit que le ralentissement se poursuivra au premier semestre 2023, le marché chutant de 21 % par rapport à l’année précédente.

Mais une croissance de 17 % est prévue pour le quatrième trimestre, et de 21,3 % en 2024. « L’incertitude entourant l’avènement de la guerre en Europe, les crises énergétiques et l’inflation ont pesé lourdement sur les choix d’investissement en matériel des entreprises, et ont eu un impact négatif sur la demande », explique Mohamed Hefny, Senior Program Manager, Virtualization, Systems & Infrastructure Solutions, EMEA, IDC.

Selon lui, le retour à l’expansion sera surtout motivé par la nécessité de remplacer les anciens postes de travail. « Les contrats de maintenance et de support ne peuvent pas repousser encore d’une année le cycle de rafraîchissement des stations de travail vieillissantes », estime-t-il. L’ancrage du télétravail et la poursuite des migrations vers Windows 10 et Windows 11 constitueraient d’autres facteurs positifs. Enfin, la demande sera également alimentée par les mises à niveau des stations de travail certifiées ISV, qui incluront des fonctionnalités telles que DDR5 et PCIe 5.0 pour accélérer le développement de technologies comme l’I.A. ou l’apprentissage automatique.