« La RSE n’est pas un gadget marketing, c’est une boussole »
Créée en 2007, la marque française spécialisée dans l’accessoire continue son évolution et sa diversification en s’attaquant notamment au marché du mobilier de bureau.
Avec la démarche de progresser dans un cadre défini par la RSE et l’ergonomie.
Thierry Zeitoun, fondateur et président d’Urban Factory. Propos recueillis par Vincent Verhaeghe
La stratégie d’Urban Factory semble toujours avoir été dictée par la diversification. Est-ce que c’est encore le cas ?
Tout à fait. Je définis Urban Factory comme un accessoiriste multispécialiste. Nous ne nous cantonnons pas à la bagagerie ou aux périphériques pour mobiles, nous voulons développer des produits dans des domaines différents mais qui se rejoignent sur beaucoup d’aspects, au premier rang desquels on trouve l’ergonomie. C’est un sujet très important, encore plus depuis la pandémie lorsque le home office s’est fortement répandu et qu’il a fallu équiper un très grand nombre de collaborateurs avec des portables et tous les accessoires qui vont avec : sacoche, clavier, souris et équipements pour faciliter la visioconférence.
Désormais, notre offre s’étoffe. Pour la première fois, nous allons proposer du mobilier de bureau. Nous misons sur la recherche et le développement dans ce domaine. Par exemple, l’an prochain, nous avons pour objectif de sortir un fauteuil dans lequel des capteurs et de l’intelligence artificielle permettront de pousser l’ergonomie à son paroxysme.
Alors qu’il y a des normes et des labels pour tous les sujets de type énergétique ou écoresponsable, il n’y en a pas, à ma connaissance, pour l’ergonomie. Nous avons fait le choix de travailler avec des professionnels qualifiés, car, par exemple, nos gammes de souris ergonomiques ont été validées par la médecine du travail d’EDF-GDF… à l’époque où l’entreprise s’appelait encore ainsi !
Pour ces offres de mobilier, vous passerez par le même channel que pour le reste de votre portfolio ?
Oui, car les prestataires IT sont de plus en plus sollicités par leurs clients pour ce type de produits. Beaucoup de revendeurs IT ont commencé à en commercialiser mais surtout via le monde du gaming qui est très porteur pour le mobilier.
Pour le B2B, les entreprises passent en général par des spécialistes de la fourniture de bureau. Mais j’ai constaté que les prix pratiqués par les bureauticiens sont très largement supérieurs à ceux que nous proposons pour nos gammes de mobilier, alors que ce sont les mêmes usines qui les produisent avec une qualité équivalente. Ce sera pour notre channel une façon de faire de la vente additionnelle en complément de toutes les autres solutions liées au home office qui se sont développées depuis trois ans.
Qu’en est-il de la RSE en général et de la politiques écoresponsable en particulier ?
Chez Urban Factory, la RSE n’est pas une option ni un gadget marketing, c’est une boussole
qui nous guide. Nous avons ainsi obtenu la certification ISO 14001 qui nous a permis de prendre conscience des enjeux environnementaux.
Nos gammes ne sont pas encore à 100 % écoresponsables, mais c’est un objectif que nous nous fixons pour les trois prochaines années. Cela ne signifie pas seulement employer des matériaux recyclés et recyclables. Par exemple, nous développons des stations d’accueil de nouvelle génération modulaires. Elles peuvent donc être réparées plus facilement mais aussi évoluer en remplaçant un connecteur obsolète par un plus récent. C’est pourquoi nous avons mis en place une garantie de cinq ans sur ces produits, car l’augmentation de la durée de vie est un des facteurs de l’écoresponsabilité.
Nous avons également diverses initiatives en liaison avec des associations pour planter des arbres
ou proposer des produits de seconde main à des personnes qui n’ont pas forcément les moyens de les acheter. Les volets éthiques et sociétaux de la RSE sont aussi au cœur de nos préoccupation, que ce soit en interne pour nos collaborateurs et envers nos revendeurs et clients. Un consultant a d’ailleurs passé six mois pour nous aider à passer la certification ISO 9001.
BIO EXPRESS
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur du numérique de l’Isep, Thierry Zeitoun passe les treize ans en tant que commercial puis responsable marketing et communication chez Hewlett-Packard. En 2002, il prend la direction France de l’accessoiriste Dicota avant de fonder Urban Factory en 2007, développant son entreprise hors de l’Hexagone jusqu’aux États-Unis.