Milos Brkovic - Commvault

« Toujours plus de spécialistes en cyberrésilience »

Commvault s’est fait une spécialité de l’archivage et de la protection des données. Tout en restant fidèle à son métier de base, la société adopte les courants porteurs. Milos Brkovic, qui préside aux destinées de la filiale française, en détaille les points saillants.

Fév 2024
Milos Brkovic, directeur général de Commvault France - Propos recueillis par Pierre-Antoine Merlin

Comment se caractérise la conjoncture dans votre secteur ?

Elle demeure assez dynamique dans l’ensemble de l’économie numérique. Y compris dans notre domaine, la cybersécurité. Trois facteurs contribuent à cela.

D’abord, la généralisation des modes opérationnels fonctionnant autour du multicloud et du cloud hybride. Cette évolution vers l’hybridité apparaît beaucoup plus puissante que le cloud first ou le full cloud.

Puis, l’importance chaque jour confirmée de l’innovation, qu’elle soit technologique ou en lien direct avec les usages. Sur le terrain, cette innovation est souvent corrélée aux besoins exprimés par les métiers.

Enfin, la prolifération des risques cyber et l’explosion des menaces. Ces trois paramètres essentiels soutiennent durablement l’activité. Tout est maintenant unifié : en novembre dernier, nous avons dévoilé Commvault Cloud, une plate-forme alimentée par Metallic AI, conçue pour améliorer radicalement la cyberrésilience des équipes informatiques et de sécurité. C’est une avancée majeure vers la simplification.

Cette évolution était-elle prévisible ?

On ne peut plus se contenter de l’archivage et de la protection de la donnée. Et cela, nous l’avions bien anticipé. Notre core business demeure le même, mais il prend en compte les questions de cyberrésilience, de gouvernance et de compliance, autrement dit la conformité technique et réglementaire. Voilà plusieurs années que nous intégrons l’ensemble de ces éléments dans notre réflexion et dans notre action. Je dirai même dans notre philosophie.

Un exemple : on cherche à contrer les attaques en étudiant les comportements. Pour rendre la riposte efficace et massive, on déploie des leurres pour induire en erreur les tentatives d’intrusion. Cette approche est incarnée par TrapX, une société que nous avons rachetée il y a quelques années.

Le renforcement de votre panoplie procure-t-il un avantage concurrentiel ?

Certainement. Nous sommes régulièrement distingués par le cabinet de consulting Gartner, qui nous met en excellente position dans son « Magic Quadrant », le classement des entreprises intervenant sur le marché de la cyber. Et ce n’est pas une distinction de pure forme, elle répond à des critères précis. Il ne suffit pas d’être en haut à droite sur le tableau, comme on le croit trop souvent. Il faut regarder dans les détails ce qu’il en est.

Venons-en à la structure du channel français. Comment se présente-t-elle ?

Sur le plan géographique, le maillage territorial est satisfaisant. Nous sommes présents partout, y compris dans la région toulousaine où nous étions peu représentés autrefois. Pour le reste, Commvault compte en interne trois personnes qui se consacrent à la vente indirecte. Nous travaillons avec deux grossistes, qui sont Arrow Enterprise Computing Solutions et Ingram Micro.

Nous fonctionnons en effet en two tier, c’est-à-dire à la fois avec des distributeurs, pour avoir la projection logistique, et avec des revendeurs et des intégrateurs nationaux et régionaux.

Quel type de partenaires recherchez-vous ?

En fait, on raisonne surtout par rapport à la capacité de nos intermédiaires à apporter de la valeur et de l’expertise. De ce point de vue, il va sans doute nous falloir de plus en plus de spécialistes de la cyberrésilience. Quant au nombre de revendeurs que nous avons en France, il s’élève aujourd’hui à soixante environ. Sachant que dans cette population, la règle des 80/20, qui indique que 20 % des participants font 80 % du chiffre d’affaires, joue à plein.

Bio express

Milos Brkovic se revendique comme « un autodidacte de l’IT ». Passé par une grande variété de postes, y compris dans les ESN et les VAR, il connaît très bien le monde de la distribution pour avoir été, entre autres, District Manager Data Center Division chez Dell/EMC. Curieux de tout, discret, il possède une qualité plutôt rare chez les responsables de haut niveau : il est sans fard ni apprêt. Son discours est naturel, limpide et pédagogique.