Les capteurs se substituent à nos sens pour sécuriser l’edge computing
La protection des données passe aussi par la sécurisation physique des data centers. Voilà qui est d’autant plus critique dans les sites distants, moins surveillés par une présence humaine.
Déc 2020Par Séverine Hanauer, Data Center & Telecom Sales, Consulting & Solutions Director, Vertiv France
Sur les sites dédiés à l’edge computing, par nature dispersés géographiquement, il est parfois difficile de disposer d’une vue d’ensemble des événements en cours, car la direction des services informatiques les visite rarement. Et pour compliquer la tâche, un bon nombre d’entre eux font partie des sites « obscurs », sans surveillance, sans responsable IT in situ, et donc sans un oeil sur l’équipement, excepté en cas de panne… Une situation aggravée par le contexte actuel, où l’entreprise interdit aux techniciens de se rendre sur place à l’improviste, du fait des directives de distanciation sociale. Dans ces circonstances, comment opérer la surveillance de ces sites et de leurs équipements ? Il existe notamment une solution : la mise en place de capteurs qui renseignent sur ce qui se passe à tout moment. Ces capteurs fonctionnent conjointement, et agissent comme les sens humains pour signaler des dangers. Déjà, les caméras intégrées fournissent une vue claire des espaces, et localisent vite toute alarme déclenchée. De même, les capteurs de lumière notent les variations d’éclairage au sein d’une pièce, et indiquent l’ouverture d’une porte, ou une intrusion associée à l’activation d’une source lumineuse. Un capteur de contrôle d’accès, éventuellement couplé à un détecteur de mouvement, renseignera plus sur les personnes qui accèdent à cet espace. Fuites de liquide et inondations sont aussi détectables dès l’origine. Sur un site dédié à l’edge computing, les variations de chaleur indiquent une situation critique.
RÉVÉLATEURS D’AFFAIRES
Les équipements sont sensibles aux changements de température, et une augmentation de quelques degrés peut avoir un impact majeur sur les performances du SI. Évaluer le débit d’air permet de savoir si un dysfonctionnement du système de refroidissement est responsable d’une hausse de température. Dans le même sens, un taux d’humidité élevé provoquera de la condensation, tandis qu’une atmosphère asséchante engendrera de l’électricité statique. Les capteurs de température et d’humidité qui renseignent sur le niveau optimal du site, sont souvent regroupés pour en donner une vue globale. Sur place, les alarmes sont audibles – la vitesse trop élevée d’un ventilateur s’entend. Dans le cadre du bruit, les capteurs de détection sonore deviennent les organes d’équipes IT distantes. Ils avertissent également lors du déclenchement d’une alarme, ou si tel équipement devient bruyant. Enfin, toute fumée sur le site révèlera une situation préoccupante, du simple défaut d’un équipement jusqu’à un incendie déclaré. De même que tous les lieux d’habitation sont munis de détecteurs de fumée, les sites edge doivent en être équipés. Capables de remplacer trois de nos cinq sens, les capteurs représentent une source indéniable d’information. Et, comme sur le corps humain, leur activité est optimale si le fonctionnement de chacun est simultané. Les données et les informations utiles gagnent en pertinence lorsque ces détecteurs forment un tout. De quoi éveiller les sens des intégrateurs qui verront d’un bon oeil des opportunités d’affaires.
BIO EXPRESS
Diplômée en techniques de commerce international, Séverine Hanauer a occupé plusieurs postes à responsabilité au sein d’Emerson, comme aujourd’hui chez Vertiv (ex Emerson Network Power), société spécialisée dans la protection et l’optimisation des infrastructures sensibles pour data centers. Membre du Gimelec et de France Datacenter, elle intervient régulièrement lors de conférences, débats, évènements liés au milieu IT et aux data centers, en particulier.