Frederic Bonnard - HDSN

Mieux protéger les centres de données contre les incendies

Les data centers ne sont pas des bâtiments et installations industriels comme les autres. Ce sont des éléments cruciaux pour le stockage et la sauvegarde des innombrables informations numériques qu’ils abritent. Voici comment se prémunir contre le feu.

Fév 2024
Par Frédéric Bonnard, président de HDSN

Gestion des risques

S’appuyer sur des systèmes d’information (SI) performants est un prérequis pour les organisations de toutes tailles. Dans ce contexte, avec la montée en puissance du cloud et de l’infogérance, de nombreux SI sont désormais hébergés au sein de centres de données. Ces sites se positionnent comme
des enclaves stratégiques à protéger absolument, y compris et surtout au regard du patrimoine IT qu’ils hébergent.

Très important : la sécurité du SI ne doit pas se résumer à la protection logicielle, mais s’étendre à toute la sécurité physique des équipements. C’est précisément sur ce point que la notion d’incendie est un risque à considérer. Les nombreux incidents qui ont récemment affecté différents géants du secteur en sont la parfaite illustration, car ils ont impacté les activités de plusieurs millions de professionnels, dont certains ont perdu toutes leurs données.

« L’incendie reste souvent sous-évalué, or les conséquences financières sont considérables »

Repenser la sécurité physique des sites

L’une des menaces les plus significatives auxquelles sont confrontés ces centres de données est l’incendie. Qu’ils soient vieillissants ou équipés des dernières technologies, ces bâtiments techniques, une fois sous la proie des flammes, peuvent entraîner la perte de données critiques et la mise hors service de prestations en ligne vitales. Les incidences financières sont alors considérables.

Les dommages environnementaux, sociétaux et même humains sont également à prévoir, car les data centers sont souvent situés dans des zones densément peuplées. Le risque d’incendie dans ces bâtiments peut provenir de plusieurs sources : équipements électriques défectueux, surtensions, dégagements gazeux issus de batteries mal entretenues, problèmes de refroidissement ou erreurs humaines. La liste n’est pas close. Les câbles électriques mal installés provoquent des courts-circuits, et la surchauffe des équipements cause des départs de feu.

Bien sûr, nombre de data centers bénéficient déjà de dispositifs leur permettant de réduire au minimum les risques qui pourraient survenir. Par exemple, avec le contrôle d’accès et l’alimentation énergétique redondée. Pour autant, l’incendie reste souvent sous-évalué. Or, dès le départ du feu, les conséquences sont dramatiques et des bâtiments entiers peuvent être ravagés. Les dispositifs traditionnels sont malheureusement tournés vers une approche a posteriori, et non vers une détection en amont.

Anticiper les événements pour limiter les risques

Prévoir la possibilité de tels incendies est donc un élément à prendre en considération. Les installations numériques doivent intégrer ce risque dans leur gouvernance pour protéger au mieux leurs clients. La notion de prédictibilité est stratégique. Ainsi, il est impératif d’analyser les signaux faibles au niveau des armoires électriques et des équipements – d’autant que peu de réponses intégrées sont proposées par les constructeurs. Dans l’optique de ne pas subir d’incendies, l’usage de capteurs dédiés à cette surveillance est de mise. Ces capteurs permettront d’accéder à des alertes, en analysant les dispositifs électriques toujours en tête dans une approche proactive et préventive. Repenser sa sécurité pour se prémunir des incendies est un must-have pour l’ensemble des professionnels de l’hébergement. Il appartient à ces derniers d’être en veille constante pour éviter que des incidents ne surviennent et pouvoir les anticiper. Dans cette optique, l’Internet des objets et l’existence massive de capteurs peuvent apporter des garanties de lutte contre les incendies. Chaque élément de sécurité compte.

Bio express

Frédéric Bonnard est ingénieur de formation en informatique industrielle. En 2012, il imagine un objet permettant de connaître les informations relatives à son foyer, consultables sur un tableau de bord. En 1988, il avait fondé une société spécialisée dans la construction et la distribution d’ordinateurs. Dès 1995, il avait rejoint la formule 3 en tant que directeur technique, avant d’entrer, dans les mêmes fonctions, dans un grand groupe du secteur de la chimie.

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