Giordano Albertazzi - Vertiv

L’intelligence artificielle impacte les data centers

La demande soutenue d’intelligence artificielle jointe à la nécessité de réduire les coûts et les émissions de gaz à effet de serre pèse lourdement sur les data centers. Il en résulte des projets et des enjeux qui façonneront durablement l’industrie numérique.

Fév 2024
Par Giordano Albertazzi, CEO de Vertiv

L’IA dicte les termes des nouvelles constructions

La demande croissante d’intelligence artificielle (IA) dans diverses applications pousse les organisations à apporter des changements significatifs à leurs opérations. Les installations existantes sont souvent mal équipées pour supporter la mise en œuvre généralisée de la puissance de calcul requise pour l’IA, notamment au niveau du refroidissement liquide.

Au cours de l’année à venir, de plus en plus d’organisations vont réaliser que des mesures palliatives ne sont pas suffisantes et opteront plutôt pour de nouvelles constructions, ou des rénovations à grande échelle modifiant leurs infrastructures électriques et de refroidissement.

La recherche de solutions alternatives pour le stockage d’énergie

Les nouvelles technologies et approches de stockage d’énergie ont démontré leur capacité à s’intégrer intelligemment au réseau et à répondre à un objectif crucial : réduire le nombre de « démarrages » des groupes électrogènes. Les systèmes de stockage d’énergie par batterie permettent de répondre aux demandes d’autonomie prolongée en déplaçant la charge selon les besoins, et pour des durées plus longues. En outre, elles peuvent être alimentées avec des sources d’énergie dites alternatives, comme le solaire ou les piles à combustible. De tels procédés réduisent l’utilisation des groupes, et diminuent de ce fait l’impact environnemental.

Une flexibilité voulue par les entreprises

Alors que les fournisseurs de cloud et de colocation poursuivent vigoureusement de nouveaux déploiements pour répondre à la demande, les entreprises disposant d’un data center sont susceptibles de diversifier leurs investissements et leurs stratégies de déploiement. L’IA apporte une contribution précieuse, surtout au moment où les entreprises s’interrogent sur la meilleure manière d’appliquer la technologie tout en répondant aux objectifs de durabilité. Chacun commence à se tourner vers la capacité sur site pour prendre en charge l’IA propriétaire.

D’une façon générale, on peut s’attendre à ce que de nombreuses organisations privilégient les investissements incrémentiels, s’appuyant fortement sur des solutions modulaires préfabriquées, pour prolonger la durée de vie de l’équipement déjà en place. De même, elles sont susceptibles de réduire les émissions de carbone en prolongeant la durée de vie des serveurs existants, plutôt que les remplacer et les mettre au rebut.

Une course vers le cloud régulée par les contraintes de sécurité

Gartner prévoit une croissance à deux chiffres des dépenses mondiales pour tout ce qui concerne les services de cloud public. Simultanément, la migration massive vers le cloud ne montre aucun signe de ralentissement. Les fournisseurs de cloud sont contraints d’augmenter leur capacité pour répondre à la demande en matière d’IA et de calcul haute performance, et ils continueront de se tourner vers des partenaires de colocation dans le monde entier pour permettre cette expansion.

Pour les clients du cloud qui déplacent de plus en plus de données hors site, la sécurité est primordiale. Selon Gartner, 80 % des DSI prévoient d’augmenter encore leurs dépenses en cybersécurité dans l’année qui commence. Sachant que les réglementations en matière de sécurité des données nationales et régionales, très disparates, peuvent créer des défis complexes. La multiplication des normes techniques et des obligations de toutes sortes rend les opérations toujours plus complexes dans ce domaine. Le chantier ne fait que commencer.

Bio express

Giordano Albertazzi est titulaire d’une licence en génie mécanique de l’université polytechnique de Milan et d’un master en gestion obtenu à l’université de Stanford. Il préside depuis un peu plus d’un an aux destinées de Vertiv, où il occupait auparavant le poste de directeur des opérations. Une fonction qu’il a exercée en étroite collaboration avec l’ancien CEO, Rob Johnson, pour assurer une transition en douceur à la tête de Vertiv. Il a amorcé sa carrière chez Kone Elevators, puis a rejoint Emerson Network Power (aujourd’hui Vertiv).

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