« Un prestataire qui connaît notre métier nous fait gagner du temps »
Gérant et DSI de la société CJL, qui régit l’IT du cabinet de courtage Assurinco, Denis Lamouroux travaille avec des partenaires locaux et nationaux. Le DSI regrette parfois un manque de compréhension du métier et un turnover trop important des équipes.
Déc 2023Denis Lamouroux, gérant/DSI chez CJL pour Assurinco - Propos recueillis par Benoît Huet
Quelles sont l’histoire et la mission de l’entité CJL au sein du cabinet de courtage Assurinco ?
Depuis 2015, je suis le DSI de CJL, la filiale qui gère l’IT de l’ensemble des filiales du groupe de courtage en assurances Assurinco situé à Toulouse. Auparavant, j’avais fondé une société en 2008 au sein de laquelle j’officiais en tant que DSI à temps partagé. La filiale CJL se compose aujourd’hui d’une équipe de cinq personnes.
Quant au cabinet Assurinco, il emploie 75 personnes et se distingue surtout par ses activités de courtage dans les assurances de voyages et dans l’immobilier. Assurinco monte progressivement en puissance [NDLR, rapprochement récent entre trois entités] pour devenir un acteur majeur du top 10 des courtiers.
Concernant l’infrastructure, à l’heure actuelle, nous disposons de deux salles serveurs (physiques et virtuels) connectées en VPN IPSec et redondantes. Nous gérons également plus de 80 postes et réfléchissons à ce titre à mettre en place un projet de flex office dès 2024 étant donné notre importante croissance à venir.
L’année 2023 a surtout été consacrée à augmenter notre vigilance cyber. Enfin, nous exploitons des services cloud, par exemple ceux d’AWS dans la reconnaissance de caractères ou des serveurs web pour nos solutions que nous développons en interne.
Faites-vous appel à des prestataires ? Comment les choisissez-vous et trouvez-vous toutes les ressources nécessaires à vos besoins ?
Historiquement, nous privilégions les partenaires locaux mais nous n’hésitons plus aujourd’hui à aller chercher des partenaires ailleurs en France. J’ai pour exemple l’un d’eux basé à Nantes. Nous n’éprouvons
pas de difficultés à trouver des compétences.
Ce qui est compliqué en revanche pour nos partenaires, c’est de fidéliser leurs ressources IT en interne étant donné le turnover important dans la profession. Ce phénomène, je le vis aussi avec nos équipes de développement.
Comment jugez-vous leurs compétences ?
Techniquement, je dirais que nos partenaires sont très affûtés. Toutefois, ils n’ont pas toujours ce réflexe d’associer les compétences aux métiers. Nous recherchons cette capacité à comprendre le métier, les prestataires se doivent de faire le pont entre les besoins métier et l’IT, notamment en termes de maintenance et de continuité de service. Ce que je constate, c’est qu’il y a beaucoup de prestataires généralistes et peut-être moins de spécialistes dans notre métier de courtage. Une chose est sûre, un prestataire qui connaît notre métier nous fait gagner du temps.
Dans la mesure du possible, nous essayons de travailler avec des partenaires de même taille, ni trop petit, ni trop grand, et ça fonctionne assez bien sur la partie maintenance des services. Cela nous permet aussi de maîtriser nos coûts.
Est-ce une priorité pour vous d’aller plus vers le cloud à terme ? Si oui, dans sous quelles conditions ?
Oui, car le cloud apporte de la souplesse pour les sociétés en croissance ou en hypercroissance. Cependant, il faut faire attention à l’inflation des coûts que cela peut générer en termes d’exploitation. Pour certains sujets, même s’il s’agit de cloud privé, je pense qu’il est nécessaire d’internaliser. Il faut que chacun, en fonction de son secteur, puisse positionner le curseur fiabilité-coût-sécurité au bon niveau. Un vrai travail d’équilibriste.
Fiche d’identité
Denis Lamouroux est gérant et DSI de la société CJL depuis 2015, une filiale du cabinet de courtage en assurances Assurinco, CJL régissant l’informatique de l’ensemble des filiales d’Assurinco. Auparavant, il était consultant/gérant de la société I-Donis et faisait ainsi office de DSI à temps partagé pour les petites et moyennes entreprises (de 15 à 150 postes). Il est diplômé d’un master chargé d’affaires en informatique et d’une licence d’ingénierie de projets multimédias.