Gerard Lavin - Citrix

Projet de fusion : mieux impliquer l’IT en amont

En cas de fusion-acquisition, l’informatique est souvent négligée lors des discussions, voire ignorée jusqu’à un stade tardif. Or, une intégration anticipée évite des défaillances multiples, et garantit un processus de formalisation fructueux et pérenne.

Jan 2024
Par Gerard Lavin, CTO EMEA, Citrix/Cloud Software Group

Gouvernance
Deux exemples permettent de comprendre l’enjeu d’une fusion-acquisition. Le premier : un constructeur rachète un concurrent. L’objectif de cette opération peut être d’accroître sa part de marché, élargir son portefeuille de produits, améliorer la notoriété de sa marque, s’étendre géographiquement, réaliser des économies d’échelle ou réduire les coûts en éliminant les redondances au niveau des services de back-office… Tout cela peut sembler logique sur le papier, mais si les deux entreprises possèdent des ERP, des modèles d’exploitation et des processus différents, il faut envisager la mise en place d’un plan d’intégration important.

Second exemple : un fournisseur de services financiers américain achète une entreprise européenne du même secteur. Pour réaliser des économies d’échelle et harmoniser les informations, ces sociétés doivent aligner leurs méthodes. Elles doivent également tenir compte des différences en matière de réglementation des données personnelles, mais aussi en traitant les sensibilités culturelles concernant la protection et la sécurisation des identités des clients. Tout cela exige une forte contribution de la part des experts IT, qui travaillent alors en étroite collaboration avec les services juridiques et les départements de gestion des risques. Cette implication de tous, y compris des responsables IT, n’est donc pas une option.

Optimiser les synergies

Dans bien des cas, l’informatique est négligée jusqu’à ce que la transaction soit finalisée – ce qui laisse peu de temps avant de commencer l’intégration. Les DSI doivent agir sans délai pour accueillir les nouveaux collaborateurs. Ceux-ci peuvent éprouver de l’incertitude quant à l’évolution de leur carrière, ou ressentir de l’appréhension face à l’apprentissage de nouveaux processus. Quand ce n’est pas une culture différente.

Heureusement, grâce au cloud, à la virtualisation de bureau (la fameuse VDI) et à l’accès à distance, les responsables peuvent offrir aux utilisateurs le confort d’un environnement familier. De plus, une console d’administration permettra facilement au service informatique de contrôler les autorisations et les profils de sécurité.

Réussir l’intégration des collaborateurs

Toutes ces étapes sont par nature concrètes et progressives. Chaque aspect d’une « fusac » implique en effet la gestion du changement. Il est regrettable que peu d’organisations se préparent suffisamment, laissant leur personnel confronté à des opérations dysfonctionnelles, à une infrastructure informatique inadaptée et à un manque de contrôle global.

« Chaque aspect d’une “fusac” implique la gestion du changement »

Bien au contraire, il est essentiel de réfléchir à l’utilisation des technologies de l’information pour relier les changements systémiques. Le tout à seule fin de piloter le changement et de fournir au personnel les outils et le soutien nécessaires pour maintenir sa productivité. Il faut mettre en place des configurations informatiques, réseaux et télécoms afin que les collaborateurs puissent accéder rapidement aux applications clés, sans compromettre les performances ni la gouvernance des données. Il est crucial
de planifier l’intégration du personnel afin que ce dernier comprenne mieux et s’adapte aux nouveaux outils.

Les entreprises les plus à la pointe disposent aujourd’hui de plates-formes d’acquisition efficaces, qui leur permettent de tirer profit des fusions-acquisitions grâce à des solutions éprouvées. Celles qui ne le font pas s’exposent à des risques pour leur avenir. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, le travail en amont et l’implication de tous les protagonistes sont des vecteurs de croissance, d’emploi et de bien-être au travail.

Bio express

Gerard Lavin est directeur de la technologie EMEA chez Citrix, une division de Cloud Software Group. Fort de deux décennies passées dans l’industrie numérique, il possède une large vision des technologies. Il est toujours à la recherche de nouvelles façons d’adapter les produits de son entreprise aux besoins et à la stratégie des clients. Son expérience de consultant, acquise notamment auprès de K2 et EY (ex-Ernst & Young), est un outil précieux pour l’accomplissement de son rôle de manager.