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Moderniser son système d’information avec le Low Code

À l’heure où les entreprises recherchent l’agilité, les plates-formes low code sont de plus en plus convoitées. Plus besoin d’être un expert du développement pour rénover son système d’information.

Sep 2021
Par Benoît Huet

Le cabinet Gartner prédit que 65 % des applications seront développées en low code d’ici à 2024. Mais de quoi s’agit-il ? C’est un concept qui consiste à faciliter le développement d’applications (aPaaS), à simplifier l’automatisation des processus (BPM) ou encore à mettre en production des robots (RPA) sur des tâches simples, chronophages ou répétitives, souvent réalisées par les humains, le tout en exploitant très peu de code, voire aucun, notamment pour le RPA (approche no code). De ce fait, les plates-formes low code ou no code utilisent le plus possible du drag and drop pour lier les objets entre eux – du script est parfois nécessaire pour assurer l’interopérabilité dans le système d’information. En termes de bénéfices, le low code facilite donc la mise en production des applications. Ainsi, certaines demandes métier qui exigeaient parfois plusieurs semaines voire plusieurs mois pour une mise en production, via des développements traditionnels en cycle en V, peuvent se faire en quelques jours en exploitant le low code associé aux méthodes agiles. Celui-ci réduit les coûts de maintenance et répond bien plus vite aux besoins des métiers. De même, il réduit drastiquement la dépendance technique à certains éditeurs de solutions monolithiques. En effet, de nombreuses entreprises, qui disposent d’une application métier de type ERP historique et spécifique à leurs besoins, dépensent beaucoup d’argent et de temps, rien que pour opérer une seule modification, faute de compétences internes.

RETOUR IMMÉDIAT SUR INVESTISSEMENT

Enfin, le succès des plates-formes low code s’explique aussi par des gains instantanés pour les entreprises, notamment en termes de R.O.I. rapide dès les premiers développements d’applications : de l’ordre de trois ou quatre fois plus qu’en temps normal. Comme précisé plus haut, le low code nécessite un fonctionnement agile dans l’entreprise, d’où l’importance de disposer d’un référent ou d’un sponsor leader du projet, et d’un centre de compétences dédié. Il est d’ailleurs judicieux d’engager une démarche agile avec des cycles courts de développement (quinze jours, par exemple). Cette agilité s’applique à tous les usages, même aux plus simples comme les robots (RPA). En effet, leur création est souvent associée à des centres de compétences ou d’experts en interne pour faciliter leur mise en production. Ces centres deviennent indispensables dans le cadre d’un parc de plusieurs centaines de robots, et de l’automatisation des processus ; la qualité du R.O.I. en dépend.

DES SOLUTIONS POUR TOUT, ET UN GUICHET UNIQUE

L’approche low code s’est généralisée chez de nombreux éditeurs : il existe ainsi des pure players comme Mendix (racheté par Siemens), Simplicité Software et OutSystems, dont les plates-formes servent à créer des applications métier (aPaas) rapidement. À leurs côtés, citons des éditeurs spécialisés dans le RPA dont Blue Prism ou UiPath, et des acteurs du BPM pour l’automatisation des processus métier, comme BonitaSoft, Appian, ou encore Pega. Les grands éditeurs comme Salesforce avec sa plate-forme Lightning (associée à des outils comme Flow Builder, pour créer des processus métier et les designers en no code, mais aussi Process Builder pour de l’automatisation simple), ou encore Microsoft et sa Power Platform sont aussi de la partie. Récemment, nous assistons à la fusion ou du moins, au rapprochement de ces platesformes. Des éditeurs comme Appian (acquéreur de Novayre Solutions SL, éditeur de la plate-forme Jidoka RPA), mais aussi Microsoft (dont la solution RPA Power Automate est intégrée à Power Apps) ont comme objectif de réconcilier les approches ; en somme, d’offrir ce guichet unique. Appian parle ainsi d’hyperautomatisation, un terme d’ailleurs créé en octobre 2019 par le cabinet Gartner. Le but étant d’apporter sous une plate-forme unique les outils pour construire de A à Z ses applicatifs, et de faire en sorte que les processus métier interagissent entre eux. Des demandes métier, auparavant chronophages, sont satisfaites en quelques jours en exploitant le low code associé aux méthodes agiles.

MAIS QUI DONC UTILISE LES PLATES-FORMES LOW CODE ?
Toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, qui se sont essayées au low code, sont souvent séduites par le potentiel de ces plates-formes sans grandes contraintes. Créer un site web, une application mobile, moderniser son ERP monolithique, concevoir des robots pour réaliser des tâches auparavant manuelles sous Excel, etc., les demandes sont très diverses de la part des entreprises qui répondent à la fois à des besoins internes mais aussi externes pour leurs clients ou usagers. Le succès de ces plates-formes est d’autant plus compréhensible que les compétences de développement en interne sont parfois difficiles à combler. Ainsi, certaines de ces solutions, plutôt qualifiées de no code, sont à la portée des non-initiés au développement ; le cabinet Gartner les nomme les citizen developers. À l’opposé, d’autres outils low code ciblent les développeurs, mais l’objectif est de diminuer la complexité technologique à leurs yeux. En somme, de les libérer de certaines tâches sous-jacentes parfois complexes et souvent rébarbatives. Selon une étude de Forrester réalisée en 2020 auprès de développeurs, 75 % exploiteront ces outils d’ici à la fin de l’année 2021.