Frederic Bonnard - HDSN

La maintenance prédictive des data centers est une urgence vitale

Châteaux d’eau des temps modernes, les centres de données sont devenus indispensables. Leur sécurité absolue est une priorité pour tous les citoyens, à commencer par les acteurs de la chaîne de valeur.

Oct 2023
Par Frédéric Bonnard, président et fondateur de HDSN

Les data centers sont le coeur de nos infrastructures numériques modernes. Ils stockent et traitent des quantités massives de données, garantissant le bon fonctionnement de nombreux services en ligne, depuis les réseaux sociaux jusqu’aux applications financières. De surcroît, ils assurent la continuité du service public sur de nombreux sujets.

Cependant, l’une des menaces les plus significatives auxquelles sont confrontés ces centres de données est le risque d’incendie. Qu’ils soient vieillissants ou équipés des dernières technologies, les bâtiments techniques sous la proie des flammes peuvent entraîner des conséquences allant de la perte de données critiques à la mise hors service de prestations en ligne vitales. Les incidences financières seraient alors considérables.

Les dommages environnementaux, sociétaux et même humains sont prévisibles, car les data centers sont souvent situés dans des zones densément peuplées. Le risque d’incendie dans les data centers peut provenir de plusieurs sources : notamment par les équipements électriques défectueux ; les surtensions ; les dégagements gazeux issus de batteries mal entretenues ; les problèmes de refroidissement ; et les erreurs humaines. Les câbles électriques mal installés entraîneront des courts-circuits, tandis que la surchauffe des équipements provoquera des départs de feu.

« Informer en amont et en temps réel les acteurs de la chaîne contribue à organiser une réponse »

Minimiser le risque

Il est donc essentiel de prendre des mesures de prévention et de sécurité pour minimiser le risque d’incendie dans les bâtiments. Le plus souvent équipées de systèmes de détection de fumée et d’incendie, ces infras ne traitent que trop rarement la maintenance prédictive des composants pour éviter le feu.

Ainsi, des capteurs prédictifs intelligents détectent en amont les dégagements gazeux et reconnaissent les signatures génératrices d’incendie. Ces systèmes s’intègrent en toute transparence en communiquant avec la gestion technique du bâtiment. Cette contre-expertise permanente complète les systèmes traditionnels et vise à se situer en amont, dès les premiers phénomènes détectables. Compatibles avec les racks informatiques et les armoires électriques, ces boîtiers parachèvent la gestion des risques existante, et donc précèdent les dommages grâce à la brique prédictive.

Des protocoles d’urgence appropriés

Fournir l’information en amont permet à l’ensemble des acteurs de la chaîne d’être informés en temps réel et de structurer une réponse organisée ou adaptée : simple maintenance usuelle ou coupure d’une infrastructure pour leur éviter de subir des dommages significatifs et l’accélération éventuelle de la propagation du feu, comme ce fut parfois le cas lors d’incendies récents.

Enfin, la prévention et la gestion des risques d’incendie dans les centres de données sont essentielles pour garantir la continuité des opérations et la protection des données et des personnes impliquées. Les incendies peuvent survenir à tout moment, mais des mesures de sécurité et des protocoles d’urgence appropriés peuvent aider à minimiser les pertes potentielles et à préserver l’intégrité des infras numériques vitales.

La continuité de service est un impératif qui doit être respecté quoi qu’il en coûte, pour reprendre un vocable à la mode. La cohésion du tissu économique est à ce prix.

BIO EXPRESS

Passionné par les promesses et réalisations de l’économie numérique, Frédéric Bonnard est ingénieur de formation en informatique industrielle. En 2012, il imagine un objet permettant de connaître les informations relatives à son foyer, consultables sur un tableau de bord. Auparavant, en 1988, il crée une société spécialisée dans la construction et la distribution d’ordinateurs. En 1995, il rejoint la formule 3 en tant que directeur technique, avant d’entrer, dans les mêmes fonctions, dans un grand groupe du secteur de la chimie.