Kevin Polizzi - Jaguar Networks

Améliorer la gouvernance, un impératif post Covid-19

Pour les acteurs de la chaîne de valeur, la notion de pragmatisme devra recouvrer tout son sens en se positionnant au centre des politiques de développement. Voici quelques exemples pour piloter efficacement les entreprises, et préparer l’avenir.

Sep 2020
Par Kevin Polizzi, CEO de Jaguar Network
Bio Express

Jaguar Network a été créé le 11 septembre 2011… une date prédestinée au stockage, à la construction et à la recherche obstinée de la résilience. Autre curiosité, Kevin Polizzi trouve le nom de Jaguar en référence à la première console 64 bits d’Atari. Issu de « planète Marseille », il développe d’abord des sites web qui cèdent vite le pas à l’optimisation de l’infrastructure. L’aventure dure depuis près de vingt ans, et le fondateurprésident est toujours là. Précisons que, dans le groupe Iliad, Kevin Polizzi a lancé Onelife.bio, Axeleo, Medinsoft, Unitel Ventures.

Les collaborateurs doivent travailler sans risque. Autrement dit, le respect de l’intégrité des équipes et l’exemplarité managériale sont des priorités. Ce premier point tient à l’importance de préserver toutes les ressources contributives de l’entreprise, et ce, quelle que soit la conjoncture. Cette organisation inédite nécessite une coordination parfaite et un niveau de rigueur sans précédent. Il faut aussi soutenir l’économie et les clients, spécialement lors de ces périodes de tension. Sur le terrain, développer ses parts de marché et soutenir des clients fragilisés par la crise constitue un défi. En ce sens, il est fondamental que les fournisseurs tissent rapidement avec leurs partenaires et clients un véritable pacte de confiance, afin de redémarrer et sauver les activités mises en cause. On est très loin de la façon habituelle de fonctionner, où l’un des premiers critères de contractualisation était le scoring. Ainsi, les prédictions et la régularité d’un secteur (ou d’une entreprise) semblent obsolètes.


REPENSER SA POLITIQUE D’APPROVISIONNEMENT

Un autre enseignement de la crise sanitaire met en lumière l’extrême dépendance de nombre de sociétés vis-à-vis de leurs fournisseurs internationaux. Il faut donc repenser les politiques d’achats, et soutenir les approvisionnements réalisés à l’échelle nationale. C’est toute la promesse de l’industrie 4.0, qui participe ainsi à la réindustrialisation des secteurs clés. Ceux-ci prospéreront en fonction des commandes qui leur seront passées par les entreprises françaises. Selon un tel schéma, il sera loisible de multiplier le nombre des fournisseurs, de sécuriser les opérations et d’améliorer la résilience générale. La maîtrise de la supply chain va donc de pair avec l’apprentissage de la résilience, y compris et surtout en milieu économique tourmenté. De la même manière, il faut donner une place à la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Concrètement, le management doit créer plus d’horizontalité pour fédérer les équipes et positionner le centre de profits autour d’une démarche de croissance vertueuse. Ce point est d’autant plus significatif dans les structures agissant fortement sur la consommation énergétique, l’impact carbone négatif, etc. La mise en place de dispositifs innovants pour récupérer les informations et les partager à grande échelle au sein des organisations sera donc un formidable accélérateur.

« Une mine d’opportunités peuvent sortir d’une crise, même sanitaire »

LE NUMÉRIQUE, UN ALLIÉ DANS LA TRANSFORMATION

Enfin, il est fondamental que les entreprises s’appuient sur la crise pour accélérer leur transformation. Les voilà dotées d’outils qui feront évoluer leur organisation et l’adapteront aux usages. Nul doute que des sujets comme la 5G et l’internet des objets joueront un rôle clé dans l’avenir industriel des grands pays. Une immense responsabilité des managers est donc de préparer l’accueil, par ces entreprises, de la révolution des usages. C’est elle qui sera l’armature de la prochaine décennie de croissance. À travers ces quelques exemples, le pragmatisme et l’optimisation des cycles de décision sont les éléments les plus cruciaux pour construire une gouvernance performante et responsable. D’autant qu’une mine d’opportunités peuvent sortir d’une crise, même sanitaire. Au final, il en résultera un gain de temps et de productivité pour tous les membres du channel.