Fujitsu transforme en se transformant
Les dirigeants du groupe japonais appellent employés, partenaires et clients à coopérer autour d’un objectif : faire de la veille technologique, industrielle et commerciale la nouvelle frontière du numérique.
Nov 2020Par Pierre-Antoine Merlin
Chez Fujitsu, le changement s’accélère pour que le groupe reste à la pointe de l’innovation. L’année dernière, le traditionnel Forum de Munich avait magnifié l’arrivée du nouveau président du groupe, Takahito Tokita. Dans les travées et sur les stands, un nouveau souffle était palpable. Envie de changement, de modernité, d’ouverture et, pour tout dire, d’optimisme : les éléments étaient en place. C’est heureux. Car, avec cette interminable pandémie, la présence au sommet d’une direction forte et volontaire est une exigence bienvenue. En ouverture de l’évènement virtuel ActivateNow, qui s’est tenu à la mi-octobre 2020, le président Tokita est formel. D’abord, il s’explique sur le nouveau nom de cette convention plutôt rituelle. « ActivateNow montre bien notre état d’esprit. Nous voulons aller de l’avant, et expliquer comment nous allons procéder, en partant d’où nous sommes maintenant. Il faut prendre conscience que 2020 sera l’une des années les plus difficiles, pour nous comme pour d’autres. »
Il faut dire que la culture japonaise, surtout pour un constructeur bien établi comme Fujitsu, a été mise à rude épreuve. « Travailler ensemble, dans un même bureau, n’est plus possible. C’est pourquoi nous avons demandé à nos équipes japonaises de travailler chez elles. À cette difficulté s’est ajoutée une autre : les employés se sont mis au télétravail au moment précis où les clients avaient le plus besoin de support. Ce qui pose un problème plus général. Comment gérer les supplychains de production et de distribution, quand la demande est aussi fluctuante ? »
« Les technologies nouvelles contribueront à réaliser la transformation numérique qui, sous l’effet de la pandémie, gagne de la vitesse »
Joseph Reger, Chief Technology Officer, Fujitsu
HUBS DE COLLABORATION ET RECHERCHE APPLIQUÉE
Pour les dirigeants, la seule réponse possible tient en quelques mots : rapidité, agilité, mise en commun des ressources et coopération renforcée. Pour parer les prochaines crises qui ne manqueront pas de survenir, les entreprises disposent en effet d’un atout majeur. Elles ont compris l’absolue nécessité de la résilience. Selon Paul Patterson, SVP Head of Northern & Western Europe, « on ne reviendra pas en arrière. On est à l’ère du changement constant. Concrètement, il va falloir redéfinir les espaces de travail. Par exemple, nos bureaux vont devenir des hubs de collaboration, c’est-à-dire en lieux de partage, d’échange et de travail en commun. On oeuvrera à peu près pour moitié entre ces espaces dédiés, et les autres modes de travail. » Cette évolution humaine, professionnelle et sociale s’étend à la recherche. « La transformation numérique n’est pas terminée. C’est même tout le contraire, affirme Joseph Reger, Chief Technology Officer. Elle gagne de la vitesse sous l’effet de la pandémie. Les technologies nouvelles, comme l’IA et l’informatique quantique, contribueront à réaliser cette transition. » Il en va de même pour le HPC (high performance computing), l’un des points forts de Fujitsu. De plus, le groupe présente le supercalculateur Fugaku, développé avec l’institut Riken. Il serait le plus rapide du monde, selon trois classements convergents. D’abord celui de HPCG, palmarès des supercalculateurs exécutant des applications du monde réel. Ensuite, l’enquête HPL-AI, qui range les supercalculateurs en fonction de leurs capacités de performance pour les applications d’IA. Enfin, Graph 500, qui classe les systèmes en fonction des charges de données. La mise en production de Fugaku est prévue courant 2021.