« Nous consacrons en moyenne une journée et demie à chaque client » – Sébastien Thouvenin

La gestion du parc informatique est complexe et coûteuse, en plus de nécessiter de réelles compétences. L’infogérance peut être la bonne prestation pour une PME ou une ETI, notamment à temps partagé, comme nous l’explique Sébastien Thouvenin.

Parlez-nous de votre parcours et de votre mission en tant que DSI à temps partagé ?

Avant d’être un DSI à temps partagé et un manager en transition, j’ai eu un parcours de DSI salarié. C’est en 2018 que nous (voir  la fiche d’identité) avons décidé de créer Parteam, un réseau de managers indépendants spécialisé dans le temps partagé et les missions de transition.

Nous ciblons les PME et les ETI dont les dirigeants ont du mal à trouver des compétences. C’est d’autant plus compliqué qu’un DSI est d’abord un gestionnaire même s’il est toujours identifié à tort comme ayant un rôle de support, la personne que l’on appelle pour dépanner son PC. Pour mener à bien nos missions, il est important d’avoir un référent chez nos clients, plutôt un profil opérationnel.

Si ce n’est pas le cas, une mission à temps partagé ne peut pas fonctionner. Dans une semaine type, nous consacrons en moyenne une journée et demie à chaque client, la difficulté est de gérer cette gymnastique intellectuelle pour passer d’un projet à un autre.

Faut-il externaliser l’IT et, pour ce faire, travaillez-vous avec des prestataires dédiés ?

Oui, nous invitons nos clients à sortir l’IT de l’entreprise. Quel est leur intérêt de gérer aujourd’hui une infrastructure, un parc IT ? Néanmoins, il faut trouver les bons partenaires locaux capables d’infogérer l’IT. Aujourd’hui, les choses ont évolué, nos clients PME et ETI ont gagné en maturité et ne s’accrochent plus à défendre à tout prix la gestion de leur IT en interne.

Cela fait aussi partie de notre métier de leur expliquer le bénéfice de l’infogérance avec une approche orientée ROI. Par exemple, combien coûte une externalisation par rapport à la volonté de tout conserver en interne ?

Vos prestataires répondent-ils à ces besoins d’infogérance ? Que peut-on améliorer  et qu’attendez-vous d’eux ?

C’est justement difficile de trouver des prestataires locaux de taille intermédiaire qui maîtrisent l’infogérance. Ces ESN manquent de maturité et de moyens contrairement aux plus grosses ESN. Beaucoup de ces partenaires de proximité font payer leurs interventions à l’acte au temps passé alors que nous recherchons plutôt des prestataires capables de s’engager sur le résultat, un calcul à l’unité d’œuvre.

Je veux avant tout un usage et ne pas parler technologie. Il faut de l’ingénierie avant-vente, et c’est compliqué pour ces ESN à mettre en place et de trouver des compétences qui connaissent ces mécanismes. Dans ce contexte, il ne faut pas qu’elles hésitent à aller les chercher en externe, surtout à l’ère du pay as you go qui se généralise.

Cette difficulté, nous la rencontrons surtout du côté de l’infrastructure, moins dans la partie applicative. Certes, nos prestataires sont très sollicités, mais nous attendons d’eux qu’ils nous accompagnent et qu’ils s’intéressent davantage aux métiers des entreprises avant de trouver des solutions purement technologiques. Les certifications qu’ils mettent en avant sont un atout, mais cela ne suffit pas.

Trouvez-vous toutes les compétences IT chez vos partenaires ?

Globalement, avec notre écosystème, nous arrivons à couvrir tous nos besoins, même si c’est un peu plus compliqué dans le domaine de la cybersécurité. Nous allons surtout chercher de la valeur ajoutée, des postures de personnes. Je préfère un prestataire qui privilégie une expérience de l’utilisateur sécurisée qu’un autre qui construit un château fort dans lequel tout est verrouillé.