« Nos solutions ne se limitent pas à la vidéoprotection »

La plate-forme de Milestone est ouverte et les nombreux développements dont elle bénéficie permettent de l’utiliser dans des domaines variés pour lesquels l’analyse de données vidéo change la donne, bien loin de la définition d’éditeur restreinte à la sécurité.

Votre nomination à la tête de la filiale française de Milestone est récente, quelles sont vos premières impressions sur l’entreprise ?

Présente dans trente pays, Milestone est une multinationale, mais reste à taille humaine avec un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros. Surtout, c’est une entreprise innovante, pas moins de 30 % de ses effectifs sont dédiés à la recherche et au développement. Cela nous permet, grâce à notre solution Xprotect, d’être leader parmi les éditeurs de logiciels d’analyse vidéo qui se basent sur les données.

Il est important de noter que le métier de Milestone ne se limite pas à la vidéoprotection. Avec les technologies que nous développons, nous visons des projets et des marchés très variés pour lesquels l’analyse vidéo apporte un changement majeur.

Pouvez-vous nous donner des exemples de ces nouveaux marchés ?

La santé. On le sait, les établissements de santé sont en sous-effectifs mais ils doivent offrir un service de premier ordre. Avec nos solutions logicielles et des fonctionnalités d’intelligence artificielle, nous pouvons surveiller des patients à distance et détecter s’ils ont besoin d’assistance. Cela peut même aller plus loin : par exemple, vérifier par l’analyse d’images si, dans un bloc opératoire, les médecins ou les personnels portent les gants ou les masques adaptés et établir des alertes.

En France, il y a 3 000 établissements de santé et 32 CHU, donc on mesure le potentiel. Les villes et collectivités sont également très demandeuses de solutions intelligentes d’analyse de données vidéo. Il est possible d’utiliser Xprotect pour la gestion des déchetteries et des centres de tri, et plus globalement dans les sites industriels pour la gestion des process, pas seulement pour la protection.

Comment est organisée votre distribution ?

Notre plate-forme logicielle n’est qu’un maillon de la chaîne. Nous travaillons essentiellement en mode projet sur un modèle 2-tier avec des distributeurs – une petite dizaine en France – qui eux-mêmes ciblent des intégrateurs et des revendeurs. Ces projets englobent souvent plusieurs technologies connexes à la vidéoprotection, tel le contrôle d’accès.

Nos partenaires sont obligatoirement certifiés sur nos solutions qui demandent de l’expertise et une connaissance des besoins des clients mais aussi des aspects législatifs et réglementaires. La particularité de notre plate-forme est d’être ouverte et de pouvoir fonctionner avec tous les produits hardware du marché. Avec certains distributeurs, comme ADI Global ou Noemis, nous avons des accords internationaux, mais Milestone est aussi présent au catalogue de distributeurs français, tels Tracor Europe ou, plus récemment, Alliance-Com. Tous les distributeurs n’ont pas le même niveau d’engagement sur les projets. Certains se limitent à la vente, d’autres vont jusqu’au bout de la logique de services.

Vous avez évoqué l’aspect réglementaire, un point sensible concernant la vidéoprotection. Quelle est la politique de Milestone à ce sujet ?

Nous sommes très vigilants sur le côté éthique de l’utilisation de notre plate-forme et le respect du cadre réglementaire fait partie de nos priorités. Thomas Jensen, notre CEO, collabore activement avec le Parlement européen dans les discussions sur ces thèmes.

C’est d’autant plus important avec le développement de l’intelligence artificielle qui entraîne des changements fondamentaux dans les usages numériques. Milestone est très attentif aux projets construits autour de nos solutions.

Comme je l’ai indiqué, notre plate-forme est ouverte mais nous ne communiquerons jamais sur des projets utilisant des marques que nous n’avons pas validées sur les plans réglementaires et éthiques.